Lundi 3 mai, la ministre de la transition écologique Barbara Pompili a profité de sa visite à Marseille pour effectuer un état des lieux dans la calanque de la Vesse, sur la Côte bleue où une opération de renaturation (opération permettant à un milieu modifié et dénaturé par l’homme de retrouver un état proche de son état naturel initial) a été engagée par l’Etat en partenariat avec le Conservatoire du littoral.
Débuté en 2009, à la suite d’une chute de blocs de pierres d’une falaise, le projet a mis longtemps à se concrétiser en raison d’un long processus d’expropriation des cabanons situés en dessous. Aujourd’hui, ce qui était autrefois un parking commence à nouveau à être envahi par la végétation, même si le site n’est pas encore totalement protégé des éboulements. Le bilan de l’opération est toutefois positif et pourrait donner lieu à de futurs projets de renaturation du littoral, comme l’explique Sophie Séjalon, déléguée des rivages adjointe au conservatoire du littoral pour la région, dans une interview accordée à Gomet’.
Pourquoi avoir mené cette opération de renaturation sur la calanque de la Vesse ?
Sophie Séjalon : Au tout début, seule la démolition des cabanons était prévue. Une fois les cabanons détruits, nous nous sommes dit, avec les responsables de l’Etat, qu’il fallait quand même essayer de redonner sa valeur au paysage. Pour cela il fallait débétonner le site et son parking, une première sur côte rocheuse ! Finalement, cela s’est fait facilement pour la calanque de la Vesse. Pour que le processus aille vite, nous avons mis en place un circuit court en récupérant les blocs de pierre du chantier de démolition des cabanons et en les réutilisant pour renaturer le parking. Le résultat est là, la nature commence déjà à revenir et permet de retrouver un point de vue magnifique. L’Etat a financé cette renaturation à hauteur de 300 000 euros.
« Donner envie aux gens de désartificialiser le littoral, leur montrer que c’est une bonne chose pour la nature.»
Sophie Séjalon
Ce site est-il redevenu accessible ?
S.S : Le site n’est pas totalement sécurisé : afin de ne pas dégrader le paysage, nous avons posé des vis à même la roche pour empêcher les blocs de pierre de tomber mais pas de filets de protection comme il aurait fallu le faire. Prochainement, des panneaux vont être installés pour prévenir du danger.
Vous êtes vous heurtés à des difficultés pendant cette opération ?
S.S : Comme toujours, il y a des mécontents et pas seulement les propriétaires des cabanons expropriés. Beaucoup se disent que « si nos anciens ont construit comme ça, c’est que c’est bien » ! Sur la calanque de la Vesse, nous avons eu à faire à des pêcheurs qui nous reprochaient de débétonner parce qu’ils aimaient bien venir pêcher là. Le fait que le ministère publie sur son site la vidéo des travaux de la calanque de la Vesse a pour but de donner envie aux gens de désartificialiser le littoral, leur montrer que c’est une bonne chose pour la nature.