« Il est vrai que la Côte bleue se heurte à un problème d’urbanisation, avec des constructions de cabanons illégales.»
Sophie Séjalon
D’autres opérations de renaturation sont-elles prévues sur le littoral métropolitain ?
S.S : Nous travaillons aussi sur la renaturation du sentier du portalet d’En Vau dans le parc national des Calanques. Il faut savoir que les opérations de renaturation sont très rares sur côte rocheuse, car il n’est pas certain de retrouver la roche telle qu’elle était avant d’être recouverte de béton. Mais il est vrai que la Côte bleue se heurte à un problème d’urbanisation, avec des constructions de cabanons illégales. Traditionnellement, il y a aussi eu plus de construction de petits ports sur la Côte bleue que dans le parc national des Calanques. Notre ambition serait de débétonner tout ça.
Le Conservatoire porte aussi à échelle nationale le projet Adapto 13, soutenu par l’Union Européenne, qui vise à adapter différents sites aux changements climatiques et à la montée des eaux, car on se rend compte que la mer fait moins de dégâts et érode moins le littoral quand elle n’a pas d’obstacles. Cela passe par des opérations de renaturation, quand il n’y a pas trop d’habitations. Une quinzaine de sites sont concernés par ce programme en France.
Est-ce qu’il y a d’autres opérations en cours, hormis la renaturation ?
S.S : Hormis les opérations de renaturation, nous menons également depuis quatre ans une opération de revalorisation sur le site historique de la Poudrerie autour de l’étang de Berre. Nous avons prévu de remettre en service des roues à aubes d’anciens moulins. De même, sur la petite Camargue, le Conservatoire a acquis une maison construite illégalement pour pouvoir la détruire.
« Les gens se promènent, piétinent la flore, et ne tiennent pas leur chien en laisse »
Sophie Séjalon
A quelles autres problématiques est confronté le littoral métropolitain ?
S.S : Depuis le début de la crise sanitaire, il fait face à une surfréquentation accrue. Les gens se promènent, piétinent la flore, et ne tiennent pas leur chien en laisse. Cela nuit à la reproduction des espèces, nous sommes donc obligés de fermer certains sites ou de densifier la présence de gardes du littoral sur d’autres, pas seulement pour réprimer mais aussi pour faire de la pédagogie et sensibiliser.
Ce n’est pas le Conservatoire qui s’en charge directement : le but du Conservatoire du littoral est d’acquérir pour protéger. Une fois les sites acquis, nous confions leur gestion à d’autres structures, par exemple le parc des Calanques. Sur la Côte bleue, c’est l’organisation nationale des forêts (ONF) qui se charge des patrouilles.
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