Métro automatique de Marseille : un visage en attendant le budget final

La métropole Aix-Marseille Provence a présenté le futur métro marseillais lors d’un conférence de presse lundi 25 janvier. L’intérieur est dessiné par l’architecte local Ora-Ito, il affiche un style épuré tout de blanc vêtu avec deux discrets liserés bleus rappelant les couleurs de Marseille et une tête de forme hexagonale. « On a choisi de faire simple pour assurer un style intemporel », explique Ora-Ito. Outre son apparence, la principale nouveauté de ce métro est d’être entièrement automatisé.

Ora-Ito a choisi un intérieur tout aussi épuré que l'extérieur (Crédit DR) — Ora-Ito a choisi un intérieur tout aussi épuré que l’extérieur (Crédit DR)

Un métro tout automatique en 2026

D’ici quelques années, le métro marseillais roulera sans conducteur comme pour les lignes 1 et 14 du métro parisien. Alstom qui a remporté le contrat en novembre 2019 a déjà commencé à travailler : « Toute la complexité est d’installer le système d’automatisme sans arrêter la circulation », explique Jean-Baptiste Eyméoud, le président d’Alstom France. Les équipes devront opérer de nuit pour ne pas gêner le trafic normal, une difficulté qui rappelle le chantier de la station Capitaine Gèze qui avait pris cinq ans à aboutir. « Il est un peu tôt pour parler de retard, tente de rassurer le patron d’Alstom. On va tout faire pour être à l’heure », assure-t-il.
L’installation des rames automatisées se fera en plusieurs phases. « La première doit arriver début 2023 », annonce Catherine Pila, la présidente de la RTM. Les autres arriveront progressivement pour une automatisation totale de la ligne 2 en 2025 et un an plus tard pour la ligne 1. Interrogée sur l’avenir des conducteurs de métro une fois l’automatisation effective, Catherine Pila assure que « les salariés seront conservés et transformer en agents d’intervention ».

Un coup de pouce du plan de relance attendu

Le coût du contrat avec Alstom s’élève à 430 millions d’euros pour l’instant financé par le Département et la Métropole. Martine Vassal ne précise pas la hauteur de la participation des deux collectivités et compte d’ailleurs sur l’Etat pour terminer de ficeler le financement : « On a rentré ce projet dans le plan de relance pour essayer d’amortir les coûts de 2021 et 2023 », précise Martine Vassal qui doit se rendre à Paris dans la semaine pour défendre ses programmes. Interrogé sur un possible abondement de la Ville, elle indique : « J’attends leur réponse sur beaucoup de choses et si la mairie de Marseille veut participer, elle est évidement la bienvenue ».
Pour mettre en place son métro autonome, la RTM va devoir également réaménager les stations avec notamment l’installation de portes palières. Un chantier supplémentaire pour la RTM : « La consultation est en cours pour choisir l’opérateur de ce marché », indique Catherine Pila. En attendant, la régie de transport a commencé à réaménager les quais de ses stations comme les usagers ont pu s’en apercevoir à Saint-Charles : « Et d’ici 2026, l’ensemble de notre réseau sera accessible au personnes à mobilité réduite », promet la présidente de la RTM.