Adjoint au maire de Salon-de-Provence (Nicolas Isnard) depuis huit ans, David Ytier se lance sous l’étiquette LR dans la campagne des législatives sur la huitième circonscription en brandissant son ancrage local et son expérience d’élu de terrain. Il a pour suppléante Sylvie Miceli-Houdais, maire de Rognac, et en face de lui le député sortant (LREM) Jean-Marc Zulesi, à nouveau investi par la majorité présidentielle pour cette élection. A gauche, Eric Deligny porte les couleurs de la Nouvelle union populaire écologiste et sociale (Nupes) tandis que le Rassemblement national a investi Romain Tonussi.
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Celui qui défend ainsi les couleur de la droite locale adopte pourtant une approche indépendante du mandat de député : « Il faut avoir des convictions lorsqu’on est député. Je n’hésiterai pas à voter contre l’avis général de ma famille politique si je suis d’opinion contraire. C’est ce qui me distingue du candidat Ensemble ! Jean-Marc Zulesi, qui est contraint par les directives de son parti », tacle David Ytier. Interrogé sur la débâcle des Républicains lors de la dernière élection présidentielle, David Ytier livre son analyse : « Tous les partis semblent affaiblis, mais les courants d’opinion sont toujours là. Nous voulons dire aux électeurs de droite que nous sommes là, et qu’il existe une troisième voie entre la majorité présidentielle et les extrêmes. »
Législatives : « Redonner de l’espoir dans la vie politique »
« Des gens ne savent même pas qu’une élection a lieu ce weekend »
David Ytier
Il y a un fléau devant lequel les candidats sont tous égaux : l’abstention, qui avoisinait les 30% lors du scrutin présidentiel et pourrait encore croître les 12 et 19 juin prochains, les législatives ne mobilisant traditionnellement pas les foules. Un constat qui se ressent aussi sur le terrain et inquiète David Ytier : « On le voit sur les marchés en discutant avec les gens : beaucoup ne savent même pas qu’une élection se déroule ce weekend. D’autres ont le sentiment que, quelque soit le vote, rien ne va changer. C’est désespérant d’entendre cela quand on est élu local », se désole l’adjoint au maire. Pour y remédier, le candidat table sur « l’écoute et la présence. »
Merci @laurentwauquiez d’être venu nous apporter son soutien hier à Salon-de-Provence ! Des mots juste, une analyse lucide et une détermination entière. Merci Laurent ! #sebattrepourvous @SMiceli_Houdais pic.twitter.com/vmuYHiArrZ
— David YTIER (@davidytier) May 31, 2022
Un militant de la décentralisation
« Je suis un enfant du territoire. Certes, le mandat de député est national, mais je suis convaincu qu’il faut à l’Assemblée des députés qui ont mis auparavant les mains dans le cambouis local », assure David Ytier. Toutefois, s’il est élu, il devra abandonner sa casquette d’adjoint au maire – mais il entend conserver celle de conseiller municipal. « Je suis un grand défenseur de la décentralisation : pour moi il faut conserver un lien avec le terrain, être “à portée de baffe” pour les citoyens », plaisante le candidat. « Il faut redonner du pouvoir aux maires : ces dernières années n’ont conduit qu’à un affaiblissement de leurs compétences » ajoute-t-il d’un ton plus grave.
« Arrivée en fin de mandat, la loi 3DS aurait pu aller plus loin »
David Ytier
Pour le candidat aux législatives, « l’Etat doit se contenter d’assurer les fonctions régaliennes (sécurité, éducation, santé) et laisser le reste aux collectivités territoriales. » « La loi 3DS ( différenciation, décentralisation, déconcentration et simplification de l’action publique locale ), qui est arrivée par ailleurs en toute fin de mandat, n’est qu’une évolution à la marge et elle aurait pu aller plus loin » dans le transfert de compétences aux communes, juge David Ytier. « Par exemple, il est déplorable que les communes doivent être classées station tourisme (ou dites touristiques, ndlr) pour récupérer la compétence qui s’y réfère » illustre-t-il.
« Il faut accélérer le processus législatif »
Le candidat LR déplore aussi la lenteur du processus législatif, en particulier sur le lancement du chantier pour reconstruire un hôpital pour le pays Salonais, projet initié en 2015 et qui doit aboutir en 2027 : « Il n’est pas normal d’attendre des années pour avoir un hôpital. Aujourd’hui, tous les acteurs locaux sont d’accord mais la concrétisation est bloquée par des contraintes administratives. Il faut une procédure accélérée dans ce type de situation », s’insurge l’élu salonais. Il multiplie ainsi les exemples : le dossier de l’étang de Berre « qui n’avance pas malgré la volonté politique » et pour lequel l’Etat, en tant qu’actionnaire d’EDF, « doit taper du poing sur la table ».
Il évoque aussi l’installation de murs anti bruits face aux nuisances sonores liées à la proximité de l’autoroute dans certaines communes ou encore l’épineux dossier de la rénovation urbaine, dans laquelle il joue un rôle majeur, en tant que président de la Société publique locale d’aménagement d’intérêt national (Spla-In) pour la réhabilitation du centre-ville de Marseille : « cette expérience m’a ouvert les yeux sur la confrontation entre la volonté politique de faire et les freins règlementaires existants », relate-t-il.
Les législatives sont la dernière chance des Républicains pour relever la barre et conserver leur place de parti au niveau local. En 2017 déjà, la candidate LR Sandra Dalbin ne s’était classée qu’en troisième position au 1er tour, à 15%, derrière Jean-Marc Zulesi et le candidat RN Antoine Baudino (aujourd’hui Reconquête).
Document source : le programme de David Ytier
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