Alors que la Préfecture des Bouches-du-Rhône vient de placer une partie du Département en état de « crise sécheresse », Jean-Marc Zulesi érige la gestion de l’eau en thème phare de sa campagne. En effet, le député de la 8e circonscription sortant brigue un second mandat sous l’étiquette Renaissance (ex-LREM) dans la huitième circonscription (Salon-de-Provence, Aurons, Pélissane, La Barben, Lançon-de-Provence, Coudoux, Ventabren, Cornillon-Confoux, Berre-L’étang, Rognac, Velaux, Saint-Chamas, Grans, Pélissane). Ce mardi 24 mai, il détaille pour Gomet’ les grands axes de sa campagne, orientés en particulier vers le développement durable.
« Si je suis élu, la valorisation de l’eau sera la grande priorité de mon mandat » affirme-t-il ainsi. Une cause dans la continuité de son travail sur la réhabilitation de l’étang de Berre – il est l’initiative d’une mission parlementaire lancée en 2017, menée conjointement avec les députés Eric Diard et Pierre Dharréville ainsi que le Syndicat mixte pour l’étang de Berre (Gipreb). Un chantier qu’il souhaite poursuivre, car il est loin d’être fini : « Un travail sur le tunnel du Rove est engagé et doit aboutir d’ici la fin de l’année. Par ailleurs, les discussions avec EDF, mises en suspens, doivent reprendre afin de limiter des rejets d’eau douce dans l’étang » (voir nos précédents articles sur le sujet). S’il est réélu, le député sortant entend maintenir le dialogue avec industriels et agriculteurs afin d’éviter les déperditions d’eau, mais également travailler sur la valorisation des eaux de pluie.
Les transports, l’autre axe de son programme
Durant son précédent mandat, Jean-Marc Zulesi a fait des transports son cheval de bataille : membre de la commission sur le développement durable et l’aménagement du territoire mais aussi président de France Mobilités, dispositif mis en place par le ministère des transports pour proposer des solutions de déploiement des mobilités, puis responsable de la loi d’Orientation des mobilités (LOM), son nom est même évoqué en 2019 pour le poste de secrétaire d’Etat aux transports, qui reviendra finalement à Jean-Baptiste Djebbari. Dans l’hypothèse où son mandat serait prolongé, il entend ainsi poursuivre son engagement en valorisant davantage le covoiturage, le ferroviaire – notamment en rouvrant la ligne de train Aix-Rognac – mais aussi promouvoir les mobilités actives, par exemple en sortant les pistes cyclables des objectifs de « zéro artificialisation des sols » édictés par la loi Climat et Résilience.
L’inévitable question du pouvoir d’achat
Thématique incontournable de cette campagne présidentielle, en cette période d’inflation, le pouvoir d’achat sera « le premier chantier » de la nouvelle législature assure le député de la 8e circonscription. Un texte devrait arriver dès juillet dans l’hémicycle, visant notamment à rétablir l’indexation les retraites sur l’inflation en les augmentant de 4% (une disposition déjà prévue dans une loi de 1987, mais mise entre parenthèses par les gouvernements successifs, par souci d’économies). Autre mesure prévue, l’exonération des charges et impôts sur les primes versées par l’employeur jusqu’à 6000 euros. Plus localement, le député souhaite accroître la mission des Maisons France service comme guichet unique pour toutes les démarches administratives.
Un nouvel hôpital pour le pays Salonais d’ici 2027
Autre sujet chaud, que la campagne ne peut occulter, la crise qui frappe les hôpitaux et qui ne cesse de s’aggraver depuis le covid-19. Sur ce point, Jean-Marc Zulesi a déjà obtenu lors de son mandat l’investissement de l’Etat à hauteur de 78 millions d’euros dans le cadre du Ségur de la santé pour reconstruire l’hôpital dans le pays salonais – l’ancien sera réhabilité pour accueillir un nouveau projet, « potentiellement des logements étant donné l’emplacement », esquisse le député sortant. Cette reconstruction doit à présent enclenchée pour avoir un hôpital neuf d’ici 2027. Il entend également lutter contre les déserts médicaux par le recrutement de soignants et en remédiant au manque de médecins de villes. « Il faut travailler avec les maires pour améliorer l’attractivité de la médecine de ville », insiste-t-il.
« Il faut une réforme constitutionnelle »
Militant du mandat unique pour les élus, Jean-Marc Zulesi « souhaite me consacrer à mon mandat de député. Les gens en ont assez des élus qui cumulent les mandats », affirme-t-il. Il défend le bilan présidentiel sur le renouveau de la vie politique : « Nous avons atteint notre objectif en faisant entrer en politique des personnes issues de la société civile, dont moi-même (avant 2017, il était chef de projet chez Mirion Technologies à Lamanon, ndlr), ainsi que de nombreuses femmes. »
« Il faudra réformer nos institutions à un moment donné pour redonner de la proximité politique. »
Jean-Marc Zulesi
Pour autant, il nuance cette réussite : « La défiance envers la classe politique est toujours présente, on le sent sur les marchés. Il faudra réformer nos institutions à un moment donné pour redonner de la proximité politique. » Il s’aligne ainsi sur les projets du chef de l’Etat, qui avait déjà présenté un projet de réforme en 2017, projet qui n’avait pas abouti faute d’accord du Sénat. Dans l’attente d’une nouvelle révision constitutionnelle, qui constituera sans nulle doute un chantier lourd, Jean-Marc Zulesi souhaite changer les choses à son échelle, en « se concentrant sur son mandat sans se disperser » ou encore « en allant vers les maires pour travailler avec eux.» Il défend également la loi 3DS « qui permet de supprimer l’échelon des conseils de territoire pour redonner du pouvoir au maire tout en permettant à la Métropole de se concentrer sur ses propres missions. »
Pour conserver son siège au sein de l’hémicycle, le natif de Cornillon-Confoux aura à affronter d’autres candidats le 12 juin prochain, lors du premier tour des élections (voir la liste complète des candidats dans le département) : il aura notamment face à lui le républicain David Ytier, par ailleurs adjoint au maire de Salon-de-Provence, Nicolas Isnard, et qui mène de front pour le compte de la Métropole l’épineux dossier de la rénovation urbaine auprès de l’Anru. La Nouvelle Union populaire écologiste et sociale (Nupes) a pour sa part investi l’Insoumis Eric Deligny. Du côté de l’extrême-droite, Romain Tonussi représentera le Rassemblement national et Jean-Michel Farge Reconquête. Au second tour de l’élection présidentielle, une partie de la circonscription (Berre-L’étang, Rognac, Lançon …) a été gagnée par le Rassemblement national. Malgré son bilan, la tâche ne sera donc pas aisée pour le député sortant …
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