Créée par la CCI Aix-Marseille Provence et le Conservatoire du littoral, l’association Pataclet ambitionne de rapprocher les petites entreprises de la région Sud et les acteurs environnementaux locaux. Elle a été présentée le 26 novembre dans les locaux de la CCI Aix-Marseille Provence, au Palais de la Bourse lors des premières Rencontres Pataclet. Inspirée par le pataclet, un petit poisson dont la survie repose sur la force du collectif, l’association souhaite incarner une vision pragmatique pour la préservation de la biodiversité régionale.
Née à la suite du Congrès mondial de la nature de Marseille en 2021, l’idée de Pataclet repose sur un constat simple : entreprises et associations environnementales partagent un même territoire mais peinent souvent à collaborer. Les associations, bien que riches en expertise scientifique, consacrent la majeur partie de leurs temps à la recherche de financements et à la gestion administrative. « Ce n’est pas leur métier », souligne Fabrice Bernard, délégué européen et international du Conservatoire du littoral.
Des solutions adaptées aux besoins locaux
De l’autre côté, les entreprises, notamment les plus petites, n’ont pas toujours les moyens ou les connaissances nécessaires pour agir concrètement en faveur de la biodiversité, bien que leur intérêt pour ces questions soit croissant. Pataclet comble ce fossé en jouant un rôle d’intermédiaire : l’association identifie des projets concrets et facilite leur financement grâce à un modèle collaboratif.
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Pour y parvenir, Les Pataclets s’appuient sur deux leviers principaux : des rencontres en présentiel, où entreprises et associations peuvent échanger sur leurs besoins et leurs objectifs, et une plateforme en ligne, véritable répertoire de projets à impact. Cette plateforme recense les besoins des associations environnementales (compétences, matériel, financements) et les moyens que les entreprises souhaitent mettre à disposition. Avec ce dispositif, Les Pataclets rendent l’engagement accessible à toutes les structures, quelles que soient leur taille ou leurs capacités.
Paraclet : un nouveau paradigme pour le mécénat
Pour les associations environnementales, l’arrivée des Pataclets constitue une opportunité majeure. Parmi les projets soutenus, le Domaine du Rayol, dans le Var, espère réunir des fonds pour mettre en œuvre un système innovant de traitement de l’irrigation par choc électromagnétique, permettant d’économiser 25 % d’eau et d’améliorer la qualité des sols. Ces micro-projets, bien qu’individuellement modestes, illustrent la philosophie des Pataclets : des actions concrètes, visibles rapidement, et reproductibles à grande échelle.
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Pour Patricia Ricard, présidente de l’Institut océanographique Paul Ricard, Pataclet représente « le chaînon manquant ». Elle souligne l’urgence de développer des solutions concrètes et efficaces pour répondre aux défis environnementaux : « De plus en plus d’entreprises veulent s’engager. Il est important d’orchestrer les efforts. On doit changer de paradigme. Avant il y avait de gros mécènes aujourd’hui on a besoin d’aller plus vite, d’accélérer, de créer une structure qui permette à plein de petites initiatives d’être financées, d’être accompagnées. »
L’association se distingue par son modèle décentralisé et participatif. Elle encourage un mécénat environnemental adapté aux besoins locaux, basé sur une complémentarité entre le secteur privé et les associations. Avec 146 000 entreprises d’Aix-Marseille, l’impact potentiel de cette démarche est immense. « Si nous mobilisons ne serait-ce que 1 % de ce tissu économique, cela peut changer la donne », estime Fabrice Bernard. En renforçant les liens entre économie et écologie, Les Pataclets ouvrent la voie à un nouveau modèle de développement durable.