En 2016, Wiko employait plus de 200 personnes dans ses bureaux de la place du 4 septembre, dans le 7e arrondissement à Marseille. Bientôt, ils ne devraient plus être qu’une cinquantaine. Selon une source syndicale, 33 salariés sont en train d’être licenciés sur un total déjà réduit à 87 personnes. En 2019, un premier plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) avait une première fois abouti au départ de 80 salariés. « Aujourd’hui, la direction prétexte la crise sanitaire et la concurrence accrue des autres géants chinois pour continuer le démantèlement de sa filiale française », dénonce un représentant des salariés de Wiko interrogé par Gomet’.
Un plan de reclassement rejeté par les salariés
Le nouveau plan de sauvegarde pour l’emploi a été validé en avril et les 33 salariés concernés commencent à recevoir leur lettre de licenciements. « Et la grande majorité refuse les conditions de la direction », précise notre source qui a préféré garer l’anonymat. Wiko propose dans son PSE le reclassement de 11 postes seulement, un à Paris et les dix autres à Marseille « sur des nouveaux intitulés et des salaires plus bas », s’étrangle le syndicaliste. Dans les faits, seul le service commercial n’est pas touché par cette nouvelle vague de départs : « Ils ont toujours besoin de monde pour vendre les produits Tinno (maison mère de Wiko basée à Shenzhen, NDLR) en marque blanche », affirme le salarié. Selon ce dernier, le service client est complètement délocalisé au Maroc, la logistique transférée en Chine tandis que les équipes de recherche et développement sont purement supprimées.
Wiko en chute libre face à ses concurrents
Depuis plusieurs années, la marque de smartphones d’origine marseillaise est en perte de vitesse. En 2015, Wiko est numéro deux des ventes de détail en France avec un chiffre d’affaires de plus de 250 millions d’euros et selon nos informations, son activité est tombée à seulement 100 millions d’euros l’an dernier. Contactée par Gomet’, la direction de Wiko n’a pas répondu à nos sollicitations. Pour le représentant des salariés de l’entreprise, dans la société depuis dix ans, la raison est simple : « Le groupe refuse d’investir alors qu’il ne manquerait pas grand chose pour qu’on retrouve [notre place], estime-t-il. En attendant, [nos] produits, aux mêmes tarifs, ne font pas le poids face aux Huawei qui proposent de meilleures fonctionnalités. »
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