Le négociant et fournisseur industriel en légumineuses, Ciacam Samson Cherqui surfe sur le développement de la consommation des légumineuses en France. Pour continuer à se développer, alors qu’elle fournit déjà la plupart des industriels français de l’agroalimentaire en légumes secs, l’entreprise familiale implantée à Vitrolles, vient de reprendre les actifs d’une société italienne. L’opération a été réalisée avec Sabarot- Wassner, spécialiste des lentilles vertes du Puy-en-Velay créée en 1819, et Menara Capital.
Ciacam de 2015-2021 : de 30 à 50 millions de chiffre d’affaires
Ciacam Samson Cherqui est le numéro 1 français du négoce et de la fourniture de légumes secs, et il est implanté à Vitrolles. Ciacam Samson Cherqui traite 60 000 tonnes de légumes secs par an dans ses deux sites de production des Bouches-du-Rhône et du Nord, soit l’équivalent de 60% de la consommation française. Cette entreprise familiale vieille de 72 ans, dirigée par la troisième génération aux commandes, bénéficie de la croissance d’un marché en fort développement
depuis 2015. « Nous sommes passés de 30 millions d’euros à 50 millions d’euros de chiffre d’affaires sur la période », indique son dirigeant Illan Cherki. Les crises alimentaires et sanitaires, vache folle, grippe aviaire, Covid, la volonté des Français de diversifier leurs apports en protéines, la tendance veggie, ont propulsé la consommation de lentilles, pois chiches, pois cassés et haricots blancs.
« La perception des légumineuses a changé »
Illan Cherki
Les clients de Samson Cherqui, D’Aucy, Bonduelle et les autres grandes marques de l’agroalimentaire français, y ont de plus en plus recours dans leurs plats cuisinés. Les fabricants de pâtes, de snacking, de mélanges de graines, s’y sont mis aussi et intègrent désormais des légumes secs dans leurs recettes. « La perception des légumineuses a changé. Dans l’esprit général, elles étaient associées à des plats traditionnels comme le cassoulet. Il y a un vrai renouveau, avec des utilisations nouvelles dans les salades, les surgelés… », détaille Illan Cherki, qui comme son grand-père, le fondateur venu d’Algérie, et son père avant lui, n’a pas fait le choix de travailler avec la grande distribution.
« Notre savoir-faire, c’est de sourcer les légumes secs partout dans le monde, de les travailler dans nos usines, d’en contrôler la qualité, la sécurité et de les livrer aux industriels qui les intègrent ensuite dans leurs plats cuisinés, leurs conserves, leurs surgelés… Nous n’avons pas de marque propre, car la consommation française passe plutôt par le légume sec transformé », explique l’industriel. Alors que Ciacam fournit une large part des conserveurs français en légumineuse, l’entreprise a besoin de nouveaux territoires pour poursuivre sa croissance, en trouvant de nouveaux volumes et débouchés.
Diversifier les débouchés et les sources d’approvisionnement
L’entreprise vient donc de reprendre les actifs et le personnel d’une société à Venise en Italie, qui était en dépôt de bilan, en joint-venture avec un autre acteur clef des légumineuses françaises : Sabarot-Wassner. Implantée en Haute-Loire, cette vieille entreprise familiale, créée en 1819, est la spécialiste des lentilles vertes du Puy-en-Velay. « Nous sommes montés à 35% du capital chacun, tandis que le fonds d’investissement Menara Capital en détient 30%. Sa sortie est programmée dans les 5 ans », relate Illan Cherki.
L’intérêt de cette opération ? Prendre position sur un marché très dynamique. « Historiquement, les Italiens sont des gros consommateurs de légumineuses. Ils ont un cran d’avance », poursuit le dirigeant. Avec cette reprise, Ciacam Samson Cherqui pourra aussi diversifier ses sources d’approvisionnement en Europe, alors que l’entreprise achète 40 % de ses légumineuses à des agriculteurs et des coopératives en France. L’entreprise a été moteur du développement de la filière agricole française, qui malgré une récolte catastrophique l’an dernier, s’est largement développée, ces dernières années. « Nous avons incité les agriculteurs français à planter des légumineuses, en leur offrant de nouveaux débouchés ». Reste que l’entreprise historiquement importatrice se fournit toujours à 60% en dehors des frontières nationales, au Canada, en Argentine, en Chine… avec des délais d’approvisionnements longs et des coûts de transport en hausse.
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