Mais pourquoi Emmanuel Macron est-il venu si longuement à Marseille ? Les commentateurs se sont perdus en conjectures sur les raisons de la visite présidentielle à Marseille. Un choix électoraliste ? Étrange, le fief macronien des Bouches-du-Rhône est à Aix-en-Provence pas dans la capitale méditerranéenne. Les Aixois donnent de bons scores au Président depuis 2017 et la Cité du Roy René est la seule grande ville de France qui a fait élire un groupe de neuf conseillers sous les couleurs de LREM et de ses alliés.
Le dernier long séjour présidentiel à Marseille datait de juillet 2019. Et rétrospectivement, c’était un coup pour rien ! Rappelons-nous, il avait réuni au restaurant Le Peron un aréopage de décideurs de l’économie, de la culture et de la société civile et leur avait enjoint d’identifier un leader pour la bataille municipale pour sortir la ville de l’ornière. Un seul des convives partit fleur au fusil, Johan Bencivenga, il en fut finalement dissuadé, sans remerciement, par ceux-là mêmes qui l’avaient encouragé.
Les élections qui suivaient connurent les désignations chaotiques des listes que nos lecteurs connaissent bien et les résultats calamiteux pour la seule liste favorable de la majorité présidentielle, celle d’Yvon Berland qui n’emporta, in fine, qu’un poste de conseiller d’arrondissement : c’est peu.
L’avant-dernière visite d’Emmanuel Macron à Marseille fut donc un flop. Il est revenu en 2020 lorsqu’il se rendit durant près de quatre heures auprès de Didier Raoult à l’IHU Méditerranée Infection en plein premier confinement.
Que lui importe ! Il revient dans une ville qui est dominée par le Rassemblement national à l’est, en particulier le 13e arrondissement, qui s’est donné démocratiquement une équipe de gauche à la municipalité et une équipe de droite à la Métropole. Une ville dont chacun connaît la situation sociale, sécuritaire, environnementale et structurelle dégradée.
Emmanuel Macron est venu au combat à Marseille
Emmanuel Macron est venu au combat, il n’a pas choisi la facilité et cherche à se faire des alliés dans un univers hétéroclite, proposant des solutions inédites à des problèmes qui traînent depuis des décennies. Coté alliés, on sait qu’avec Renaud Muselier, le courant passe et que l’exécutif régional a intégré des marcheurs à des postes de responsabilités inespérés.
Reste la cité phocéenne. Avec sa cogestion conflictuelle, Ville versus Métropole. Benoît Payan a mis quelques mois à comprendre que les dernières réformes territoriales avaient déshabillé le maire sans compensation, renvoyant toutes les compétences stratégiques vers la Métropole, voire vers la Région. « Je ne peux même pas planter un arbre » avait-il déploré.