Les douze maires du Pays dʼAubagne et de l’Étoile écrivent une lettre ouverte au député François-Michel Lambert pour dénoncer sa prise de position contre le projet du Valtram.
La dernière sortie du député écologiste, proche de La République en marche, François Michel-Lambert contre le Valtram a provoqué la colère de la classe politique locale : « Il passe son temps à parler en son nom propre au rythme de ses humeurs sans penser à lʼintérêt de ses administrés. Il est urgent dʼoffrir aux habitants une solution de transport en commun pour désengorger les routes et il propose de changer de projet, ce qui repousserait un aboutissement de plusieurs années encore. Cʼest inacceptable », sʼemporte Michel Lan, le maire sans étiquette de la Destrousse. Pour répondre aux propos du député, les douze maires des communes du Pays dʼAubagne et de lʼÉtoile ont organisé lundi 23 octobre une conférence de presse pour présenter une lettre ouverte marquant leur désapprobation (lire l’intégralité ci-dessous).
L’option du bus électrique coince au tunnel
La présidente du conseil de territoire du Pays dʼAubagne et de lʼEtoile, Sylvia Barthélémy, directement visée par le député, sʼétonne du revirement dʼopinion de M. Lambert : « Lorsque nous avons été primés par le Grenelle de lʼenvironnement, il mʼavait envoyé un courrier de félicitations laissant penser quʼil avait même joué un rôle. Au début de lʼannée, il a même été signataire de la pétition contre la réalisation partielle du Valtram, le réclamant à cors et à cri. Aujourdʼhui, il dit quʼil est obsolète et veut changer. Je ne comprends plus rien », se désole lʼélue. Dans sa dernière intervention, François-Michel Lambert propose de remplacer le tramway par des bus électriques, les estimant moins chers et plus efficaces. « Mais ce monsieur ne connaît même pas ces dossiers. Un bus électrique ne pourrait pas passer par le tunnel situé sur la voie de Valdonne », rétorque Michel Lan.
« Des propos mensongers et diffamatoires »
Une fois nʼest pas coutume, le maire communiste de la Destrousse se porte au secours de la présidente du conseil de territoire pourtant à lʼopposé de lʼéchiquier politique. « Les propos de François Michel-Lambert sur le refus de Sylvia Barthélémy de se rendre au salon des transports publics (NDRL 26e Rencontres nationales du transport public) sont mensongers et diffamatoires », sʼemporte Michel Lan. Alors que le député a affirmé que la présidente avait refusé dʼaller au salon des transports car « elle ne sʼintéressait pas à ces innovations et que son seul intérêt est de recaser les rames de tramway en trop dʼAubagne », Michel Lan défend Sylvia Barthélémy en affirmant quʼelle sʼétait excusée par mail de son absence en raison du congrès national des entreprises locales qui se tenait en même temps à Bordeaux. Fervent défenseur du projet Valtram, le maire de la Destrousse espère voir le dossier aboutir au plus vite.
Un PPP pour le chantier du Valtram ?
Reste à boucler le montage du financement estimé à 128 millions dʼeuros. Pour lʼheure, l’État lui a alloué une subvention de 28 millions dʼeuros et le Conseil départemental sʼest engagé à hauteur de 30 millions dʼeuros. Pour le solde, c’est la SPL Façonéo qui va proposer des solutions à la Métropole Aix-Marseille Provence, pour débloquer des fonds ou trouver des partenaires. La mise en place dʼun partenariat public-privé, sous forme de concession, est actuellement à lʼétude. Lors du comité dʼinvestissement qui sʼest tenu le 5 octobre dernier, le document fourni par la Métropole annonçait une première ligne de financement pour 2019 mais les élus aubagnais ont demandé à Jean-Claude Gaudin, lʼaccélération du processus pour débloquer un budget dès lʼan prochain afin de ne pas perdre les premiers soutiens annoncés par l’État. « Le Président mʼa entendu et nous a assuré une première ligne budgétaire pour 2018. De combien ? Ça reste à préciser », annonce Sylvia Barthélémy.
DOCUMENT SOURCE
L’intégralité de la lettre des maires.