Marie Batoux, adjointe au maire de Marseille, en charge des mobilités depuis le début de l’année, conseillère métropolitaine, conseillère d’arrondissement des 4e et 5e arrondissements interviendra lors des 4e Rencontres du vélo et des mobilités douces organisées par Gomet’ vendredi 23 mai à La Coque (9h-12h30). En prélude à sa participation à la conférence plénière consacrée au développement du vélo et des mobilités douces sur le territoire, elle répond aux questions de Gomet’.
Vous êtes depuis fin janvier en charge des mobilités (en remplacement d’Audrey Gatian) au sein de l’exécutif municipal à la Ville de Marseille. Qu’est ce que cela représente pour vous ?
Marie Batoux : Les enjeux de mobilités sont centraux pour les Marseillaises et Marseillais. Plusieurs enjeux majeurs : du quotidien afin de permettre à tout le monde de se déplacer en trouvant une offre de transport publique qui réponde à l’intérêt général ; un enjeu environnemental majeur, la pollution de l’air est coûteuse pour la santé des habitant.e.s ; et enfin un enjeu de tranquillité publique, l’espace public est en partage et nous devons trouver améliorer ses fonctionnalités pour que tous les usages trouvent leur place : transports collectifs, piétons, vélos doivent réussir à se frayer un chemin (sans jeu de mot) pour mieux vivre-ensemble.
Quelles sont vos priorités ?
M. B. : Quotidiennement, 350 000 voitures rentrent et sortent de la Ville dans le cadre de déplacements pendulaires auxquels nous devons trouver des alternatives. Un réseau de transport à haut niveau de service avec le ferroviaire, les tramways, les bus – qui disposerait de fonctionnalités diverses et orchestrerait la mise en adéquation en fonction des services, est indispensable. Sur les axes Nord et Est, les entrées de ville équipées des parcs relais connectés à des transports collectifs en site propre permettraient d’accéder au centre-ville avec des temps de parcours adaptés.
Quel bilan tirez-vous de l’action municipale dans le domaine des mobilités depuis l’arrivée du Printemps Marseillais à la mairie ?
M. B. : Dès notre arrivée, le Printemps marseillais a eu à cœur d’intervenir auprès de l’État et de la Métropole qui a la compétence transport, pour un rééquilibrage territorial. Il s’agit de désenclaver les quartiers nord où une desserte à haut niveau de service est nécessaire. Avec les travaux sur le tramway nord, la ville
connaîtra bientôt une avancée décisive. Les études en cours pour un tramway vers Burel en passant par le Belle de Mai sont une autre avancée.
Nous avons également eu à cœur d’apaiser la ville, notamment d’assurer la sécurité des enfants avec des zones à 30Km/h devant les écoles, un dispositif de sécurisation des petits piétons et la mise en place de rue des enfants. Nous portons l’ambition d’aménagements de qualité, sécurisés pour les vélos, les piétons et éviter les conflits d’usages, notamment en régulant le stationnement des trottinettes et vélo en libre-service.
Une très grande difficulté à avoir de la cohérence et la concertation sur les mobilités aujourd’hui
Nous voulons des pistes cyclables qui irriguent la ville, leur continuité n’est pas réalisée et n’assure pas de vraies possibilités pour un changement de pratiques. La ville est toujours au plus bas dans les classements de Ville des enfants, de baromètre des villes cyclables. C’est le résultat d’une très grande difficulté à avoir de la cohérence et la concertation sur les mobilités aujourd’hui. La Voie est libre, un dimanche par mois sur la Corniche, est à l’image de la ville que nous voulons, qui laisse la place à la promenade, aux familles, aux enfants. Les Marseillaises et Marseillais se réapproprient l’espace public, leur ville comme un espace où il fait bon vivre.
Quels sont les projets en la matière que vous souhaitez porter dans le cadre des prochaines élections municipales ?
M. B. : La ville au quart d’heure est une gageure dans une ville comme la nôtre, afin de rationnaliser les déplacements, nous devons réinsérer des activités, des services pour que tout soit à 1/4 d’heure. La Ville de Marseille est riche de ses noyaux villageois et peut être le cœur d’une réflexion sur les usages de la ville et des besoins. Leur connexion avec des pôles d’échanges multi-modaux est à structurer en tissant des continuités urbaines, favorisant l’usage de la marche et du vélo.
Marie Batoux interviendra lors des 4e Rencontres du vélo et des mobilités douces
organisées par Gomet’
vendredi 23 mai (9h-12h30) à La Coque à Marseille.
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