L’incertitude qui plane au niveau national sur le nouveau gouvernement pourrait avoir des conséquences très concrètes au niveau local. En juin dernier déjà, le Premier ministre démissionnaire Gabriel Attal avertissait sur la remise en cause des « projet territoriaux » en cas de victoire des oppositions lors des dernières législatives (lire notre précédent article). Maintenant que les législatives sont largement passées, et alors qu’un nouveau Premier ministre, Michel Barnier, vient tout juste d’être nommé, jeudi 5 septembre, le flou risque de durer un certain temps.
Ce flou entoure notamment de nombreux projets de développement de transports lancés grâce au soutien annoncé de l’Etat dans le cadre du plan Marseille en grand, présenté par le président de la République en septembre 2021. Pour l’heure, la moitié s’entre eux serait garantie.
Interrogé en marge d’une visite des nouvelles écoles rénovées par la Ville de Marseille – un des autres volets de Marseille en grand – le préfet Christophe Mirmand précise la situation : « Les financements pour les quinze projets de transports sont versés par l’Agence de financement des infrastructures de transports (Afit). C’est cette agence qui inscrit les crédits de paiement fonction des avancées techniques des projets. Il faut que le projet soit assez mature pour que les crédits soient débloqués. »
Transports : les financements conditionnés à « un niveau de maturité avancé » des projets
Au préalable à ce versement des crédits qui dépend donc de la bonne exécution des projets, il faut que l’engagement de l’Etat soit acté par une signature officielle. Or parmi les 15 projets, sept d’entre eux seulement ont, à ce jour, fait l’objet de cette officialisation à travers une convention entre l’Etat et la Métropole Aix-Marseille Provence, autorité organisatrice des transports sur le territoire : l’automatisation des rames du métro marseillais (projet Neomma), la phase 1 du prolongement du tramway T3 vers le nord et le Sud, la ligne de rocade BHNS B4 reliant Capitaine Gèze à la Fourragère, le Val’tram entre Aubagne et la Bouilladisse, le Chronobus entre Aubagne et Gémenos et enfin le Zenibus prolongé entre Plan de Campagne et la ZAC des Florides à Marignane.
Parmi les projets qui font encore l’objet de discussions entre l’Etat et la Métropole concernent donc l’extension nord-sud du tramway T2, le tramway entre la Blancarde et la place du 4 septembre, ou encore le tramway Saint-Charles Belle de mai.
« Les autorisations d’engagements sont signés uniquement quand il y a eu une déclaration d’utilité publique. Or, il faut pour cela une enquête publique, ce qui requiert une maturité avancée du projet » insiste Christophe Mirmand.
Martine Vassal veut « continuer d’avancer »
Egalement interrogée lors de la rentrée politique de la droite locale, vendredi 30 août, la présidente de la Métropole Martine Vassal, veut poursuivre le travail engagé : « Personne ne nous a donné de garanties, mais il faut continuer d’avancer. » Elle nie en revanche la mise en péril des projets dans leur concrétisation : « Pour le moment on déroule. Nous devons anticiper dès maintenant ce qu’il faudra lancer dans huit ans. » Lors d’une réunion du groupement d’intérêt public (GIP) dédié au suivi des projets transports du plan Marseille en grand, en mars 2024, de nouveaux projets sont venus s’ajouter aux quinze déjà annoncés.
Martine Vassal a d’ores et déjà prévu de prendre attache avec le Premier ministre Michel Barnier, ainsi que le ministre des Transports, dès que son nom sera connu.
En savoir plus :
> Le récapitulatif des projets lancés sur le site du ministère de l’Intérieur
> [Urgent] GIP Transports : « Tous les projets au Nord financés, le tram des Catalans acté »
> Marseille en grand : des études pour de nouveaux projets transports vont être lancées
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