Marseille debout pour la science. Vendredi 7 mars, 700 personnes étaient réunies devant le Musée d’Histoire Naturelle au Palais Longchamp à Marseille. Chercheurs, enseignants, étudiants et membres de la société civile ont répondu à l’appel du mouvement international “Stand Up For Science” lancé aux Etats-Unis pour dénoncer les menaces croissantes qui pèsent sur la recherche et l’université sous l’administration Trump et le “Département de l’efficacité gouvernementale” (DOGE) dirigé par Elon Musk.
Un élan de solidarité face aux attaques contre la science
Dans le public du rassemblement Stand up for Science, les pancartes donnent le ton : “Donald Trump can’t even spell academia” (Donald Trump ne sait même pas épeler le mot académie), “Make billionaires extinct, not the planet” (il faut faire disparaître les milliardaires, pas la planète) ou encore “Elon Musk has a PhD in ketamine abuse” (Elon Musk a un doctorat sur l’abus de kétamine). Un humour grinçant qui traduit l’inquiétude croissante de la communauté scientifique face aux restrictions budgétaires et à la censure de certaines disciplines aux États-Unis, mais aussi en Europe.
« Nous ne baisserons pas les yeux et nous ne resterons pas assis face aux attaques incessantes contre les libertés académiques », a martelé Thomas Vaisse, doctorant à l’EHESS Marseille.
Aurélie Biancarelli, adjointe au maire de Marseille chargée de l’enseignement supérieur, et membre du collectif d’organisation de la manifestation, a pointé la volonté politique d’affaiblir la science : « Subventions gelées, rapports censurés, coupes budgétaires… Donald Trump et Elon Musk frappent vite et frappent fort. » Caroline Champenois, directrice de recherche au CNRS et membre de l’association Femmes & Sciences, a quant à elle rappelé que les premières victimes du dérèglement climatique sont souvent les femmes dans les pays les plus vulnérables.
Aix-Marseille Université lance “Safe place for science”
Si le président d’Aix-Marseille Université, Éric Berton, n’a finalement pas pu être présent, on retient toutefois l’initiative forte annoncée par l’Université : la mise en place du programme Safe Place for Science visant à accueillir les chercheurs et scientifiques américains menacés dans leurs pays, pour leur permettre de « poursuivre leurs travaux dans un environnement propice à l’innovation et à la liberté académique.»
Un combat qui ne fait que commencer
Marianne, Martin et Chloé, ingénieurs d’étude au Centre de recherche en cancérologie de Marseille (CRCM) témoignent des reculs et menaces concernant leur travail : « on a moins de liberté d’expression, certains mots sont même interdits dans des articles scientifiques comme “femme“. » Les trois amis insistent : « Peu importe le bord politique, la science concerne tout le monde.»
Le mouvement Stand Up For Science ne veut pas s’en tenir à une simple mobilisation ponctuelle. « Le 7 mars, nous nous levons pour la science. Ensuite, nous restons debout » résume le communiqué officiel. La lutte pour la liberté scientifique ne fait que commencer.
Plus d’infos :
> Stand up for science : l’appel des scientifiques face aux attaques de Trump
> Stand up for science : les scientifiques face aux « menaces des fondements démocratiques »
> Le CNRS soutient le mouvement « Stand up for science »
> Aix-Marseille Université prête à accueillir les scientifiques américains