Du grabuge au Grand port maritime de Marseille (GPMM). Ce mercredi 28 juillet, Michèle Rubirola, maire adjointe de Marseille, Yannick Ohanessian, adjoint à la sécurité et Samia Ghali, adjointe aux relations méditerranéennes, comptaient assister au chargement d’un convoi exceptionnel. Près de 225 000 euros de matériel sanitaire (masques, gel et blouses à destination des soignants) offerts à la Tunisie par la nouvelle municipalité. Mais en pleine conférence de presse, un docker intervient et s’en prend d’abord aux journalistes.
« Arrêtez tout ! Arrêtez de filmer ! », tonne l’homme d’une quarantaine d’années. Furieux que son syndicat n’ait pas été prévenu par la direction du GPMM, il arrache même la caméra d’un jeune confrère de BFMTV Marseille Provence. Un autre homme demande à Gomet’ de « couper le micro » ! Ce que nous refusons de faire. Le premier docker s’adresse ensuite aux trois élus marseillais : « Vous êtes qui ? », avant que Yannick Ohanessian ne lui réponde : « nous sommes adjoints à la mairie de Marseille monsieur ». L’individu s’emporte alors : « Je m’en fous de qui vous êtes […] Vous êtes chez moi et vous n’êtes pas les bienvenus ». S’en suit une discussion musclée de plusieurs minutes entre le docker et la municipalité.
Une altercation à l’issue de laquelle les journalistes ont été priés par le service presse de la Ville de quitter les lieux, sans pouvoir filmer le chargement du convoi… « C’est scandaleux, déplore Michèle Rubirola, on nous empêche d’offrir des fournitures sanitaires à un pays en danger ». Les élus eux-mêmes semblent avoir été chassés du port.
Marseille au chevet d’une Tunisie aux abois face à une vague de contaminations sans précédent
Malgré toute cette agitation, le chargement s’est bien déroulé et le bateau transportant le matériel sanitaire a bien pris la mer dans la soirée à destination du Maghreb. « C’est pas énorme, mais c’est une façon de dire à tous nos amis Tunisiens que nous sommes avec eux », déclare Samia Ghali. De quoi ravir le consul général de Tunisie, Ben Souissi Farhat, qui avait sollicité en détresse la Ville : « Tout le monde a souffert, on espère que cette vague qui nous touche n’est que provisoire ». Le 14 juillet dernier, la Tunisie enregistrait plus de 8000 cas positifs au Covid-19, le même chiffre que la France alors que le pays ne compte que 11 millions d’habitants.
Ben Souissi Fahrat n’oublie pas de remercier la mairie, et surtout les marins pompiers de Marseille qui ont rapidement pris en charge cette opération. « La solidarité, la fraternité, c’est l’ADN de Marseille », conclut Michèle Rubirola. De nouveaux convois avec d’autres fournitures seront transmis à la Tunisie en attendant que le pays sorte la tête de l’eau, et que la situation revienne à la normale outre-Méditerranée.
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