Le message publicitaire de la Métropole Aix Marseille Provence résonne comme une ultime ruade de 2020. Sur l’affiche on parle de laisser respirer la ville en donnant toute sa place au vélo. Sur cette partie de l’avenue du Prado s’est pourtant jouée pendant la campagne des élections municipales une péripétie dont la ville a le secret. On y a aménagé en un temps record sur le kilomètre qui sépare la place Castellane du Rond-Point du Prado une piste cyclable. Elle pouvait s’avérer emblématique d’une volonté des élus de sortir la deuxième ville de France des profondeurs d’un classement humiliant (40e sur 40). Un triste palmarès où l’on révèle chaque année le retard abyssal de la cité phocéenne en matière d’équipements destinés à faire avancer le vélo et de facto faire reculer le tout motorisé. Hélas en cette année cul par-dessus tête, la promesse d’une mobilité plus saine ne tint qu’une courte semaine. A défaut de posséder une marche arrière on entendit le rétropédalage du vélo, promu un peu rapidement par des élus pressés de séduire ces bobos écolos qui ont investi des arrondissements clé de la droite républicaine. La manœuvre dérailla donc et une inconnue issue de la vie associative, Olivia Fortin, rafla au nez et à la barbe de Martine Vassal cette citadelle réputée imprenable. L’opération s’était donc dégonflée prestement sous la pression de quelques sourds grondements refusant obstinément une ville pacifiée et où motards et chauffards règnent sans partage.
Cette pantalonnade, qui vaut bien les pagnolades chères à l’ancien maire, est révélatrice du fossé qu’il existe entre la population et ceux qui la gouvernent tout ou partie.
Cette pantalonnade, qui vaut bien les pagnolades chères à l’ancien maire, est révélatrice du fossé qu’il existe entre la population et ceux qui la gouvernent tout ou partie. La récente grève des éboueurs dans trois arrondissements de Marseille (2ème, 15ème et 16ème ) où il faudra de longues journées pour évacuer les 1000 tonnes d’ordures et leurs locataires à quatre pattes, a également ciselé la caricature dans laquelle la ville est encalminée et qui faisait le délice du présentateur de « l’Info du Vrai », Yves Calvi, la veille de Noël sur Canal Plus. Oui, pouvait-on lire en filigrane des réactions qui accompagnaient un reportage avant le débat, « on se pince pour y croire ! ».