Gomet’ a reçu la présidente du Comité français de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), Maud Lelièvre, à l’occasion de son grand débat intitulé «Congrès mondial de la nature : et après ?» qui s’est tenu en visioconférence vendredi 19 novembre. Au cours de son intervention, Maud Lelièvre est revenue sur les apports du Congrès, qui s’est déroulé début septembre à Marseille, mais aussi sur l’action du Comité français de l’UICN lors de la Cop26 qui s’est tenue à Glasgow du 31 octobre au 12 novembre et dont le Congrès mondial de la nature à Marseille était une étape préalable.
«Territoire exceptionnel, congrès exceptionnel». Maud Lelièvre ne tarit pas d’éloges lorsqu’elle se remémore le dernier Congrès mondial de la nature de Marseille. Et pour cause : en dépit du contexte sanitaire, « c’est le congrès qui a réuni le plus de participants par rapport aux précédents congrès d’Hawaï (2016) ou Jeju (Corée, 2012) : nous avons reçu 5700 congressistes, parmi lesquels les meilleurs experts au monde et représentants d’Etat sur place et 4700 ont suivi à distance», affirme la présidente du comité français de l’UICN.
Maud Lelièvre est revenue sur les engagements pris à l’issue du Congrès mondial de la nature. « Toutes les motions portées par la France ont été adoptées parmi lesquelles la préservation de 80% de l’Amazonie horizon 2030, la planification des espèces maritimes… Par ailleurs, près de trente décisions internationales portent sur la mer». Si les motions adoptées ne revêtent pas un caractère obligatoire, « ce sont des recommandations politiques basées sur des faits. On dit souvent que les Cops ne servent à rien. Moi ne je ne pense pas, car elles permettent de faire avancer le sujet auprès des décideurs publics. Nous avons adopté un manifeste de Marseille, une sorte de déclaration finale qui porte sur un cadre 2020 post-épidémie respectueux de l’environnement et qui alerte sur le réchauffement climatique. En effet, nous avons choisi au niveau de l’UICN monde de lier crise du climat et de la biodiversité. Ce sont des problématiques communes, auxquelles il faudra trouver des solutions communes. Surtout, il y a une double urgence, une crise aggravant l’autre», insiste Maud Lelièvre.
Du Manifeste de Marseille aux Cop26 et Cop15 de Glasgow et Kumming
Présente à l’occasion de la Cop26, de même que le directeur général de l’UICN Bruno Oberle, Maud Lelièvre s’est réjouie de voir le travail de l’UICN pris en compte. «La liste de rouge de l’UICN (qui recense les espèces menacées) a été citée comme référentiel. Dans les prises de parole officielles, l’idée de double crise a été reprise. Seule petite déception : nous n’avons pas obtenu l’intégration des solutions fondées sur la nature dans le pacte de Glasgow», nuance Maud Lelièvre.
La Cop 15 Biodiversité se tiendra au printemps 2022 à Kunming en Chine. Cependant, un travail en amont a déjà commencé, auquel prend part l’UICN : « Une réunion à distance s’est tenue courant octobre et une prochaine réunion aura lieu en janvier en Suisse», précise Maud Lelièvre. Le comité français de l’UICN est déjà prêt à défendre l’idée de double crise à cette occasion.
Avant cela, l’UICN prendra part au Sommet mondial de l’Ocean annoncé par Emmanuel Macron depuis Marseille, durant le congrès. Ce sommet aura lieu à Brest les 11 et 12 février 2022. « Nous en attendons beaucoup. Tout le travail accompli à Marseille sera forcément présent dans les débats », conclut Maud Lelièvre.
Extrait vidéo de l’intervention de Maud Lelièvre
Lien utile :
Retrouvez l’intégralité de notre grand débat en rediffusion vidéo.
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