Après la Chambre de commerce et d’industrie métropolitaine Aix Marseille Provence, au tour du Medef de la région Sud et de la CCI régionale d’alerter sur les conséquences du conflit ukrainien sur l’économie locale. Selon une étude du cabinet Rexecode pour le syndicat patronal, le pays pourrait perdre près d’un point de PIB en 2022 à cause de cette guerre. « A très court terme, l’impact reste faible mais il faut rester prudent sur les effets à long terme notamment à cause de la flambée des prix de l’énergie et de certains produits agroalimentaires », explique Yvon Grosso, le président du Medef Sud lors d’une conférence de presse organisée le 24 mars.
La Russie et l’Ukraine ne pèsent pas lourd dans l’économie locale
Le poids des deux pays dans l’activité des entreprises régionales reste modeste. La Russie ne représente que 714 millions d’euros des échanges internationaux du territoire, soit environ 1% ; et l’Ukraine pèse pour sa part seulement 0,3% des exportations et importations (182 millions d’euros). Les filières régionales les plus impactées par cette crise sont l’agroalimentaire, la chimie et la cosmétique.
« Les sociétés de parfumerie du pays de Grasse exportent beaucoup de principes actifs vers la Russie », avance par exemple Philippe Renaudi, le nouveau président de la Chambre de commerce et d’industrie de Provence Alpes Côte d’Azur, lors d’un point presse mercredi 23 mars. Il évoque également un risque de baisse d’activité pour le tourisme de luxe sur la Côte d’Azur « très prisée par la clientèle russe ».
De son côté, Yvon Grosso salue les mesures de soutien proposées par le gouvernement. Le plan de résilience annoncé par l’Etat le 16 mars dernier « répond bien à la gravité de la situation avec le report des charges sociales, le renforcement des PGE et des aides pour l’énergie », commente-t-il.
Le Medef Sud ne plaide pas pour un départ de toutes les entreprises de Russie
Le président du Medef régional s’est également exprimé sur la présence des dernières entreprises françaises en Russie comme Leroy Merlin, Auchan ou encore la Société Générale. « Je suis pour les sanctions économiques mais concernant les départs des entreprises, il faut regarder chaque situation au cas par cas ». Il pense notamment aux groupes de grande distribution qui emploient des milliers de salariés : « On ne peut pas les abandonner du jour au lendemain », estime-t-il. Le représentant des patrons alerte également sur le risque économique à long terme. « Si elles partent maintenant, elles seront remplacées très rapidement par les chinois et on ne pourra jamais récupérer ces parts de marché », prévient-il. Et de conclure : « Pour l’instant, il n’y a pas de recommandation du gouvernement en ce sens et je pense qu’il faut en rester là », déclare-t-il.
Les propositions du Medef Sud pour l’élection présidentielle
A dix jours des élections présidentielles, le Medef Sud tient à rappeler ses priorités pour le quinquennat à venir. Un récent sondage réalisé auprès de ses adhérents révèle les principales préoccupations des chefs d’entreprises : la fiscalité et l’emploi en tête, suivis par la compétitivité, les thématiques sociales et enfin la réindustrialisation. Globalement, Yvon Grosso dresse un bilan plutôt positif du mandat d’Emmanuel macron : « Sur le plan économique, il a été à la hauteur notamment pendant la crise sanitaire », estime-t-il. Cependant, il réclame « une plus grande simplification du code du travail et de l’administration en général ». Voici les principales propositions du Medef adressées aux candidats à l’élection présidentielle ci-dessous.
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