Pour ce nouveau conseil de territoire Marseille Provence, le ton se voulait particulièrement cordial entre la Ville de Marseille et la majorité métropolitaine de droite. Lors des premiers échanges sur le budget ce lundi , le président Roland Giberti répond même « s’aimer ? Et Pourquoi pas ? » à une plaisanterie de l’opposition. Les deux camps sont visiblement soucieux de montrer une image d’unité pour ne pas froisser le président de la République qui a promis des milliards d’euros pour Marseille.
Transports : la mairie de Marseille veut accélérer dans les quartiers nord
Mais sur les transports, l’amabilité des échanges n’empêche pas les critiques, voire une opposition frontale. La mairie de Marseille rappelle l’urgence d’étendre le tramway jusqu’à La Castellane, voire l’Hôpital Nord. Le gouvernement a désormais confirmé son soutien financier via un amendement à l’Assemblée nationale. Aussi, les élus de la ville demandent « d’inscrire dès maintenant les crédits pour les phases II et III de l’extension du tramway » par la voix du socialiste des quartiers nord Roland Cazzola. La présidente de la Métropole Martine Vassal tient à répondre personnellement à la requête : « Je comprends votre souhait d’aller vite mais on ne peut pas tout régler d’un coup de baguette magique. Il faut franchir toutes les contraintes administratives avant », rappelle-t-elle.
A cet argument, le maire de Marseille Benoît Payan répond qu’il y a « des moyens techniques si par exemple, vous inscrivez le tramway des quartiers nord avant le projet des Catalans ». Une fois n’est pas coutume, Martine Vassal affirme être « en phase » avec la mairie de Marseille : « Moi aussi, je veux aller plus loin au Nord vers l’hôpital », annonce-t-elle mais elle « refuse d’opposer le Nord au Sud. Si je vous écoutais, on laisserait tout en friche dans le Sud alors que les travaux sont déjà engagés. Le milliard d’euros du gouvernement n’est pas conditionné au Nord mais sur une liste de projets qui concerne aussi les autres villes de la Métropole. Alors dépensons cet argent le plus rapidement possible pour en obtenir plus et aller ensuite plus vite vers le Nord. Si on peut gagner deux ou trois ans, tant mieux ». La Métropole doit préciser l’ensemble de sa stratégie mobilité lors de la présentation du plan de déplacement urbain prévue au conseil de décembre. Audrey Gatian, l’adjointe à la mobilité de la Ville de Marseille, partage sur Twitter sa réaction :
🔴 Si, Mme Vassal, et c'est excessivement clair, l’aide de l'Etat pour le développement des transports à #Marseille est bien conditionnée au développement des lignes vers les quartiers nord de la ville.
— Audrey Gatian (@AudreyGatian) November 15, 2021
Revoyez vos priorités, il y a urgence pour notre ville et notre territoire! pic.twitter.com/0NUoWmaE5B
Marseille réclame plus de logements sociaux dans le PLUi
Un autre sujet fait toujours débat entre la droite et la gauche du territoire : le plan local d’urbanisme intercommunal (PLUi). Adopté en 2019, il a fait l’objet d’une nouvelle concertation du 15 avril au 15 août dernier. « Avec seulement 450 requêtes enregistrées, cette concertation me semble très largement insuffisante », estime l’adjointe à l’urbanisme Mathilde Chaboche. « Nos aimerions que l’avis des maires notamment celui de Marseille soit davantage pris en compte », ajoute-t-elle. Face à cette observation, la vice-présidente à l’urbanisme du territoire Laure-Agnès Caradec répond : « 70% des remarques de la Ville de Marseille ont été acceptées, un taux nettement supérieur que pour les autres communes ».
Mais parmi les demandes qui ont été rejetées, il y en a une qui tient particulièrement à cœur aux élus marseillais : l’obligation de construire des logements sociaux à partir de 30 logements. « Il y a là un déni de démocratie », affirme Mathilde Chaboche. En juillet dernier, Martine Vassal a proposé à Benoît Payan d’appliquer cette règle sur les « zones bien desservies en transports ». « Cela représente seulement 15% de la ville, rétorque Benoît Payan. Ce n’est pas un problème technique mais une question de volonté politique. Et la volonté des maires doit être respectée », conclut-il.
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