Jamais Marseille n’a accueilli autant de prétendants à la présidentielle le même jour. Tandis que le Président de la république Emmanuel Macron inaugure le congrès mondial de la nature vendredi 3 septembre, Valérie Pécresse et Eric Piolle s’offrent un bain de foule dans les travées du Parc Chanot. A quelques mètres, deux autres candidats de droite, Xavier Bertrand et Michel Barnier, ont choisi de participer au forum des entrepreneurs, la grand messe des patrons locaux, dans l’enceinte du stade Vélodrome. L’ancien commissaire européen (Politique régionale puis Marché intérieur et Services financiers puis jusqu’en mars 2021 négociateur en chef du Brexit pour l’Union européenne), répond aux questions de Gomet’ sur sa vision de Marseille et les annonces du chef de l’Etat pour la deuxième ville de France.
L’interview de Michel Barnier en vidéo
« On ne peut pas faire avec des tutelles »
Pour Michel Barnier, pas de doute, le plan “Marseille en grand” d’Emmanuel Macron n’est qu’une opération électoraliste : « Les problèmes de Marseille sont là depuis longtemps. A seulement huit mois de l’élection, le Président vient apporter une réponse. C’est quand même très tard. On n’a pas besoin de communication mais de volonté et de suivi », dénonce-t-il. Le négociateur en chef du Brexit de l’Union Européenne regrette également la méthode du Président : « On ne peut pas faire avec des injonctions, avec des tutelles. Il faut travailler avec les partenaires locaux », affirme-t-il. Michel Barnier affiche ses ambitions pour la France et ses territoires : « Je veux faire de la France la première puissance économique et agricole européenne dans dix ou quinze ans (…) Et ça ne tombera pas du ciel, cela viendra d’ici, des territoires ».
Au #FDE2021 , avec 3000 entrepreneurs à Marseille. « Ce sont les entreprises qui créent la croissance. Elles ont besoin d’un environnement réglementaire et fiscal, européen et national, qui les encourage. Pas le contraire ! »@korcia @GeoffroyRDB @UPE13_ pic.twitter.com/y0nPvhzeo5
— Michel Barnier (@MichelBarnier) September 3, 2021
Marseille doit passer à « une logique de projet » pour profiter de l’Europe
Le candidat déclaré aux prochaines présidentielles l’assure : « Marseille est une chance pour la France ». Pour autant, le territoire accuse « beaucoup de retard dans le domaine des transports, de la sécurité et des écoles », constate-t-il. Ce spécialiste de l’administration européenne estime ainsi que Marseille pourrait profiter davantage du soutien de l’Union : « A condition de sortir de la logique de guichet et passer en mode projet. Heureusement, avec ses institutions et ses entreprises, Marseille dispose de beaucoup de projets ».
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