Capenergies (Aix) est un pôle de compétitivité basé au technopôle de l’Arbois, et spécialisé dans l’énergie décarbonée. La structure met en relation les porteurs de projets locaux au sein d’un réseau d’environ 530 membres – des acteurs privés ou publics. À l’occasion de la clôture du projet européen Enernetmob, porté par en France par Capenergies, nous avons rencontré Raphaël Rinaldi, directeur Europe et International du pôle, lundi 11 avril, sur le plateau de Planète locale – émission diffusée sur BFM Marseille avec Gomet’ en partenaire. Raphaël Rinaldi nous présente les activités de Capenergies. Il nous livre ses observations et évoque le futur de la mobilité durable et décarbonée, à l’échelle locale et européenne.
Concrètement, en quoi consiste l’accompagnement proposé par Capenergies ?
Raphaël Rinaldi : Nous avons plusieurs services destinés aux membres. La mise en relation, pour le montage de partenariat, l’accompagnement à la labellisation. Les pôles sont reconnus par l’État pour décerner un label aux projets les plus innovants, pour leur permettre d’accéder plus facilement à des financements, leur donner du crédit auprès des autres acteurs. Un des services du pôle, c’est effectivement l’orientation vers des guichets régionaux, nationaux ou internationaux.
Aller vers des moyens de transport qui consomment moins, tout simplement.
Comment peut-on penser les mobilités électriques du futur ?
R. R. : Dans une stratégie de décarbonation des usages, où nous avons la décarbonation du transport en région – qui représente encore 32% des émissions de gaz à effet de serre – nous devons développer des projets pour change les usages. La première étape, c’est d’aller vers une sobriété énergétique (ndlr : c’est en effet ce que nous apprend le Giec dans le dernier volet de son sixième rapport), aller vers des moyens de transport qui consomment moins, tout simplement. Il faut se concentrer ensuite sur le développement des mobilités alternatives électriques ou hydrogènes, en fonction de la maturité technologique des solutions. On est dans une phase d’accélération au niveau électrique, et dans une phase de démarrage pour l’hydrogène.
Pouvez-vous nous expliquer les enjeux du projet Enernetmob sur notre territoire ?
R. R. : Enernetmob s’est clôturé vendredi (8 avril) à Marseille. Capenergies, a travaillé en lien avec la Métropole d’Aix-Marseille et le Min de Marseille, dans le cadre d’une logique du dernier kilomètre bas carbone, avec la filiale Urby de La Poste, spécialisée dans la livraison de produits frais. On a pu expérimenter un véhicule utilitaire (entre avril et décembre 2021), à énergie électrique, alimenté par une borne de recharge, elle-même alimentée par des panneaux solaires. C’est une manière de favoriser la mobilité électrique, solaire, et d’expérimenter la livraison de 60 tonnes de produits sur quatre mois.
Les enjeux du projet Enernetmob
Le pôle de compétitivité Capenergies a dévoilé en février dernier les résultats du projet Enernetmob, initié en 2018. Financé par le programme de la Commission européenne Interreg MED, ce programme avait pour vocation de créer un réseau d’infrastructures de recharge, pour favoriser l’électromobilité et renforcer les coopérations transnationales à l’échelle européenne. Concernant l’expérience piloté par Capenergies sur notre territoire, en partenariat avec La Poste, le pôle parle d’une « réduction des émissions notable : 1,6 tonne de CO2 et environ 600 g de particules fines évitées » sur quatre mois. Les résultats de cette première phase vont être mis en commun avec ceux des 12 autres projets européens. Enernetmob doit aboutir, à terme, à la création d’un manuel de bonnes pratiques à destination des collectivités locales.
Quelles sont les autres actions de Capenergies à l’échelle locale ?
R. R. : On travaille également dans l’accompagnement à la rénovation énergétique des bâtiments, dans les solutions de pilotage, de flexibilité, pour essayer de mieux synchroniser les consommations et production. Le réseau électrique, et toutes les infrastructures énergétiques sont dimensionnés par rapport à un pic de consommation, donc si on arrive à écrêter ce pic, et faire en sorte qu’on puisse diminuer la consommation à certaines heures, on pourra réduire le dimensionnement des infrastructures.
Vous travaillez également avec le grand port et l’aéroport.
R. R. : Ce sont des parties prenantes de Capenergies qui ont des gros projets. Ce sont des nœuds logistiques importants, donc il y a vraiment des enjeux très importants en termes de mobilité, transport et énergie.
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