Si il jure depuis le début qu’il n’a jamais été candidat à la mairie de Marseille, Renaud Muselier, le président de la Région Provence Alpes Côte d’Azur, a toujours suivi la campagne municipale de près. Lors d’un déjeuner presse organisé à l’Hôtel de Région jeudi 18 juin, il livre son sentiment, amer, sur le déroulement de cette dernière : « Je suis consterné par cette campagne à Marseille, s’énerve-t-il. On est dans le caniveau avec uniquement des attaques interposées par la presse ou les réseaux sociaux ». Sur l’affaire des procurations, il reste prudent affirmant « qu’il faut bien entendu regarder ce qui s’est passé. C’est la justice qui tranchera ». Il promet aussi n’avoir « jamais triché » lors de ses précédentes campagnes qu’il a toutes menées avec Bruno Gilles, aujourd’hui candidat dissident de droite à la mairie. Mais encore une fois, il regrette que pendant ce temps, « on ne parle pas du fond, de ce qu’il faut pour Marseille au risque de voir arriver plus tard de gros problèmes ».
Renaud Muselier réclame un débat d’idées
A dix jours du scrutin final, les deux favorites au siège de maire, Martine Vassal (LR) et Michèle Rubirola (PM), n’ont toujours pas débattu. Au premier tour, c’est Martine Vassal qui a refusé la confrontation et désormais, c’est Michèle Rubirola, donnée en tête par les sondages, qui esquive le face-à-face. « Résultat, on ne connait pas les programmes, on est que dans les commentaires », regrette Renaud Muselier. Le président de la Région réclame à cor et à cri la tenue d’un débat entre les candidats du second tour : « On le fait à Aix, à Lyon, à Paris et chez nous, dans la deuxième ville de France, nous sommes les seuls à ne pas avoir de débat sur le fond, sur l’avenir de notre ville ! », s’indigne-t-il. Le président LR de la Région Sud interpelle aussi bien sa camarade LR qu’il soutient que son opposante de gauche : « Vous n’avez pas le droit d’échapper au débat. C’est un devoir moral ! », insiste-t-il.
« Je n’ai jamais rencontré Mme Rubirola »
Avec 7 points d’avance dans le dernier sondage La Provence-CNews-Sud Radio, Michèle Rubirola peut espérer la victoire. Interrogé sur une hypothétique collaboration avec un maire de gauche, Renaud Muselier répond : « Je suis un vrai républicain. Je travaille avec tout le monde, même le RN si il est élu ». Il reste cependant sceptique sur la capacité du Printemps Marseillais à maintenir un groupe majoritaire sur le long terme : « On verra combien de temps ça tiendra ». Sur son sentiment concernant la candidate de gauche, il est bref : « Je ne la connais pas. Je ne l’ai même jamais rencontrée. Je connais bien Sophie Camard par contre qui a été candidate contre moi. Nous ne partageons pas du tout les mêmes idées mais je respecte la femme politique », avoue-t-il.
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