L’adjoint au littoral de la Ville de Marseille, Hervé Menchon (EELV), annonce un reprofilage précoce des plages du Prado à Marseille, en raison de la formation de bosses de sédiments importantes « dignes d’un terrain de motocross » écrit l’élu. La mairie aurait déjà reçu de nombreuses plaintes de promeneurs. Outre les risques de chutes et de blessures sur des macro-déchets échoués sur la plage, « les enfants, de petite taille, disparaissent derrière les bosses de sédiments ainsi formées et peuvent entrer dans l’eau sans être vus depuis la plage. » D’autant qu’avec les températures clémentes de ces dernières semaines, les plages sont très fréquentées.
Pour remédier à cette situation, la municipalité procède à un reprofilage précoce des plages, procédure habituellement menée au mois de mars avril. Concrètement, des tamiseuses doivent passer à l’aube pour aplanir le sable – ou plutôt les sédiments, puisque les plages du Prado ont été créées avec les gravats issus de la construction du métro. L’adjoint au littoral assure qu’un réensablement, avec du sable venant de l’extérieur, n’est actuellement pas à l’ordre du jour.
Erosion du littoral : la mairie expérimente le millefeuille de posidonie
Pourtant, en janvier dernier, la municipalité a mis en ligne une enquête publique, clôturée depuis le 6 février, qui évoque la possibilité de « rechargement de plage annuel avant la saison balnéaire avec un volume total de matériaux estimé à 1 500 m3 envisagé pendant une période de cinq ans. » Hervé Menchon assure cependant que, si l’autorisation accordée à la Ville préalable à une procédure de réensablement est indispensable pour pouvoir agir en urgence, cette hypothèse n’interviendrait qu’en dernier recours. En effet, la mairie souhaite se tourner vers des solutions plus « naturelles. » En 2024, elle souhaite ainsi expérimenter la technique du « millefeuille de posidonies » sur trois plages marseillaises – Fortin, Prophète et Bonneveine. Les couches de posidonie, intégrées entre des couches de sable, sont censées freiner la progression de l’eau.
Néanmoins, si le rechargement s’avère effectivement nécessaire, l’hypothèse d’un prélèvement du sable dans les entrées de ports est envisagée. En effet, le phénomène d’érosion menace d’ores et déjà le trait de côte marseillais. Ce sable devra alors être soumis à des analyses chimiques pour s’assurer de son bon état. Des analyses ont ainsi déjà été menées sur la marina olympique du Roucas révélant des traces de pollution au chlore, qui ne pourra donc pas être exploité.
A terme, la mairie prévoit un projet plus vaste de refonte de l’espace balnéaire du Prado, notamment pour l’adaptation du littoral au changement climatique et à la montée des eaux, qui doit voir le jour à l’horizon 2026. Un concours d’urbaniste doit être organisé prochainement en ce sens.
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