Un risque ? Des risques ?
Coups de mer, incendie à quai, vol, actes de malveillance, sont autant d’évènements dont l’actualité médiatique se fait l’écho, depuis plusieurs mois. Derrière ces faits se trouvent des plaisanciers, souvent non seulement désemparés devant les conséquences du sinistre et l’apparente complexité des démarches d’assurance, mais également touchés par la disparition … de l’objet de leur passion.
Actuellement, le secteur de la plaisance (toutes catégories confondues) représente près de 13 millions de pratiquants avec une progression constante ; or, rappelons qu’il n’existe aucune obligation légale d’assurance dans ce domaine ; ce n’est que lors de votre mouillage dans un port qu’il vous sera demandé d’être assuré, a minima, pour les risques engageant la sécurité des tiers et/ou la praticabilité du port et de ses chenaux. S’assurer pour les dommages causés aux autres est un préalable important, mais est-ce suffisant ? Qu’en est-il en effet si c’est notre bateau qui est endommagé sans qu’il y ait quelqu’un vers qui se retourner ?
L’assurance des unités de plaisance : une assurance spécifique ? Complexe ? Une affaire de spécialistes ?
Pour répondre à ces questions, Gomet’ s’est rapproché de Stéphane Pons-Olivier, qui nous apporte son éclairage. Avec près de 25 ans d’expérience dans les risques maritimes, portuaires et transport, Stéphane Pons-Olivier intervient depuis 12 ans également dans l’assurance plaisance et fluviale chez Montmirail, en qualité de responsable du département spécialisé dans ces risques. Il est également référent national groupe pour les assurances portuaires et des métiers qui y sont rattachés.
Stéphane Pons-Olivier (S.P.-O.) : Le groupe Montmirail est un courtier « multi-spécialistes », connu et reconnu pour son approche assurantielle sur mesure des risques de ses clients, notamment, mais pas seulement, en construction et en gestion des sinistres. Dans la continuité de cette démarche, un département maritime et transport a été créé en 2012 avec mon arrivée au sein de Montmirail, pour une spécialisation centrée sur les risques portuaires, les métiers portuaires et le transport ; puis, en 2013, le service plaisance qui était préexistant à mon arrivée, a été logiquement rattaché à mon département, apportant une dimension nouvelle et nécessitant encore plus de réactivité et de compréhension fine des besoins des clients. En effet, nos clients recherchent de plus en plus, au-delà du prix : une « empathie » assurantielle – nous leur devons une transposition de leurs envies et besoins en clauses d’assurance adéquates et adaptées – et une intervention rapide, pertinente et efficace en cas de sinistre avec des gestionnaires spécialisés.
Les risques ne sont pourtant pas les mêmes pour assurer un port ou un plaisancier ?
S.P.-O. : C’est vrai ; même si mon cœur de métier est de trouver des solutions d’assurance sur-mesure pour les ports (qu’ils soient : de commerce, de plaisance, maritimes, fluviaux ou lacustres) et les métiers qui s’y rattachent (manutention et réparation notamment), nous retrouvons des similitudes fonctionnelles : il ne s’agit pas de parler assurance mais bien de ce que l’on va assurer et, ce faisant, d’être pertinent, réactif et au service du client ; autant d’impératifs que l’on retrouve en plaisance.
C’est donc vous qui déterminez les assurances à mettre en place ?
S.P.-O. : C’est un travail d’équipe : le client doit nous exprimer clairement l’ensemble de ses besoins et/ou envies, Montmirail choisit, parmi ses fournisseurs spécialisés, celui (ou ceux) qui est (sont) en mesure de répondre aux besoins, et négocie, le cas échéant, les adaptations de clauses et/ou garanties nécessaires.
Quels sont les risques à couvrir dans ce domaine ?
S.P.-O. : Comme pour un véhicule automobile, les garanties sont, sommairement, de quatre ordres :
- – celles qui couvrent les dommages que l’on peut causer aux autres : c’est le domaine de la « responsabilité civile » ; c’est l’une des garanties qui sera absolument nécessaire pour s’amarrer dans un port ;
- – celles qui couvrent les dommages que son bateau peut subir : on garantit le « corps » de l’unité ; cette garantie va varier selon le type, la qualité et l’âge du bateau concerné ;
- – les garanties des personnes qui sont à bord ;
- – les garanties annexes (pas « accessoires » mais bien annexes) telles que : renflouement, enlèvement d’épave, dommages environnementaux, etc…
Aujourd’hui, le marché de l’assurance est, globalement, tendu ; rencontrez-vous des difficultés pour répondre aux demandes de vos clients ou prospects ?
S.P.-O. : Tout d’abord, le nombre d’assureurs présents sur ce segment spécifique de l’assurance s’est réduit au fur et à mesure des années et ce pour des raisons variées, mais, de surcroît, leurs critères d’appréciation des risques se sont mis en phase avec leurs retours d’expériences :
- Évènements climatiques récurrents tendant à restreindre l’assurance dans certaines zones,
- Refus ou restrictions de garanties liées à la location
sponctuellesdes unités, activité qui tend à accroître les risques de dommages subis et/ou causés, - Vigilance accrue voire refus de certaines activités et/ou appareils annexes : ski nautique, seabob, bouée tractée, etc…
- Age de l’unité, etc…
Ensuite, et d’un autre côté, l’évolution de l’usage, la démocratisation de la plaisance et l’accessibilité tarifaire globale sont autant de signes contraires aux contraintes actuelles des assureurs ; ces deux mouvements antagonistes ne se retrouvent pas toujours sur un terrain d’entente, néanmoins il existe (presque) toujours des solutions.
Pour en savoir plus :
Le site de Poseidon assurance plaisance
Le site de Montmirail