L’association Arc Fleuve Vivant (AFV) exprime son opposition à certains projets d’urbanisation envisagés dans le cadre du futur Plan local d’urbanisme du Pays d’Aix, le long du fleuve Arc en Provence.
Dénonçant l’impact de ces initiatives sur l’environnement et la santé publique, l’AFV appelle à l’annulation de plusieurs d’entre elles, telles que la construction de résidences près de l’Arc à Aix-en-Provence et l’extension des infrastructures industrielles à Meyreuil et Simiane-Collongue. Dans le but de préserver l’Arc et son écosystème, l’association plaide en faveur de la mise en place d’une Orientation d’aménagement et de programmation (OAP) thématique couvrant l’intégralité du bassin de l’Arc, en conformité avec les objectifs du Pacte vert européen et la loi sur la renaturation.
Les avis critiques émis par des entités telles que la Mission régionale d’autorité environnementale (MRAE), l’Agence régionale de santé de Provence, France Nature Environnement 13, ainsi que celui du Préfet, ont renforcé les positions de l’association Arc Fleuve Vivant. Cette dernière, soutenue par diverses personnalités et groupes, a lancé une démarche visant à reconnaître légalement l’Arc en tant qu’Entité naturelle juridique (ENJ), en raison du constat que le cadre réglementaire actuel ne garantit pas une protection suffisante des cours d’eau. (voir ci-dessous le document source)
À Aix, Meyreuil, Rousset et Simiane plusieurs projets de constructions dans le viseur
Dans le cadre de sa contribution à l’enquête publique sur le Plan Local d’Urbanisme Intercommunal (PLUi) du Pays d’Aix, l’association de protection de l’Arc a formulé plusieurs demandes. Parmi elles, l’annulation de certains projets d’urbanisation prévus le long de l’Arc et de ses affluents, tels que la construction de maisons et d’extensions industrielles dans des zones sensibles aux crues.
À Aix-en-Provence, où le fleuve de l’Arc traverse la ville sur près de 20 kilomètres, l’AFV dénonce l’ignorance de ce cours d’eau au profit de projets immobiliers, notamment celui du “Pont de l’Arc Viaduc” qui prévoit la construction de 50 maisons à proximité de l’Arc, ce qui exposerait, selon l’AVF, les futurs habitants aux risques de crues (OAP numéro 16). De même, l’extension prévue des hangars à l’aérodrome des Milles est critiquée pour son impact sur l’environnement et les riverains (OAP numéro 9). Dans cette zone, le projet « menace le fleuve côtier et qui en cœur de village et provoquera nécessairement des nuisances et risques inacceptables pour les Millois » précise Arc Fleuve Vivant.
Arc fleuve vivant : une nouvelle sentinelle pour protéger la rivière
Toujours sur la commune d’Aix, l’AFV remet également en question deux permis de construire délivrés au bailleur de la Sacogiva, l’un aux Milles et l’autre dans le quartier des Trois Sautets à Aix. Ces projets, situés respectivement sur les rives de l’Arc et en face de l’Oratoire Notre Dame, sont critiqués pour leur impact sur l’environnement et le patrimoine historique, ainsi que les risques de pollution et d’embouteillage qu’ils entraîneraient, dans des quartiers déjà très impactés par la pollution routière. Enfin, l’AFV s’oppose au projet de la société Prométhée dans le même quartier d’établir 7 000 mètres carrés de bureaux et de commerces, en raison de la saturation prévue du secteur et des risques de pollution supplémentaires. Pour les projets de la Sacogiva et de l’immobilière Prométhée, Arc Fleuve Vivant a intenté le 14 et le 11 avril, des recours gracieux auprès de la maire d’Aix-en-Provence.
L’AFV exprime son opposition à plusieurs autres projets d’urbanisation le long du fleuve Arc, notamment à Meyreuil, Rousset et Simiane-Collongue. À Meyreuil, l’association demande l’annulation des projets prévoyant la construction de 370 logements longeant le fleuve, craignant les impacts sur le patrimoine historique et les terres agricoles. À Rousset, elle réclame la suppression d’un emplacement réservé perturbant la ripisylve du courant d’eau de l’Aigue Vive (*la ripisylve désigne les formations végétales présentes le long des rives d’un cours d’eau, se développant sur le bord du lit mineur du cours d’eau lorsqu’il n’est pas submergé). « Des foyers de biodiversité d’une immense richesse qui nourrissent une grosse partie de la chaîne alimentaire de la faune vont être impactés » précise Stéphane Salord, co-président de AVF « aujourd’hui ces projets sont des attaques massives contre cette biodiversité » surenchère t-il.
À Simiane-Collongue, l’AFV s’oppose à un projet industriel risquant de détruire des terres agricoles le long du vallat de Babol, un affluent de l’Arc. La municipalité de la commune prévoit en effet d’établir une zone d’activités de 11 hectares dans le quartier du Safre, comprenant l’installation d’entreprises ainsi que la mise en place de voies d’accès pour desservir cette zone. L’association remet en question certaines dispositions réglementaires, comme la construction sur pilotis en zone inondable et le déclassement des espaces boisés classés.
Des projets qui impactent directement l’Arc et la population
Contacté par Gomet’, Stéphane Salord, co-président de l’association Arc Fleuve Vivant (AFV), exprime que deux préoccupations majeures sont à l’origine des tensions croissantes. D’une part, il met en lumière la menace pesant sur le fleuve et ses affluents, affirmant que ces ressources vitales sont « attaquées par des projets ».
Stéphane Salord souligne le contraste entre les discours affirmant la nécessité de préserver les zones humides et la biodiversité à l’échelle mondiale, européenne, nationale et régionale, et l’absence de mesures concrètes pour les mettre en œuvre. D’autre part, il exprime des inquiétudes quant à la sécurité des populations face à des phénomènes d’inondation de plus en plus imprévisibles. Celui-ci rappelle un exemple marquant à Aix-en-Provence au début des années 2000, où des périodes de sécheresse prolongée ont été suivies par des pluies torrentielles en quelques heures, mettant en danger les habitants. Face à ces défis, le co-président de l’AVF insiste sur l’importance de « cesser de promouvoir le lit de l’Arc comme une opportunité de développement urbain, résidentiel et touristique », et plaide pour un respect accru de sa nature pour garantir la sécurité des populations.
Très contesté, le plan local d’urbanisme intercommunal du Pays d’Aix n’a pas encore été validé et demeure non conforme. Selon la Direction générale de l’urbanisme d’Aix, il devrait être opérationnel et accessible sur le site de la Métropole d’Aix-Marseille Provence au début de l’année 2025.
Document source : Avis délibéré de la Mission régionale d’autorité environnementale Provence-Alpes-Côte d’Azur sur l’élaboration du plan local d’urbanisme intercommunal du Pays d’Aix
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