Le géant de Thales vient de confirmer son installation prochaine sur le pôle aéronautique d’Istres pour construire son dirigeable Stratobus mais cela ne suffira pas à remplir les 33 hectares toujours vides du site. Les collectivités se tournent à nouveau vers la base aérienne voisine qui pourrait offrir de nouvelles opportunités aux entreprises.
Cela fait près de dix ans que le pôle aéronautique d’Istres attend les fameux dirigeables. Poussé à l’époque par le pôle de compétitivité Pegase, rebaptisé Safe Cluster depuis, et labellisé par l’Etat, le projet n’a finalement pas connu le décollage fulgurant annoncé. En 2019, il perd l’une de ses locomotives, la société Flying Whales qui s’est envolée pour la région Nouvelle-Aquitaine. Deux ans plus tard, Istres se console par un accord avec Thalès pour l’installation prochaine du projet Stratobus sur le pôle aéronautique. Mais cela ne suffira pas à remplir les 33 hectares du site toujours désespérément vide.
Le chemin est encore long avant le lancement de Stratobus
L’arrivée promise par Thales est une victoire incontestable pour Istres et la région. Le projet de satellite dirigeable Stratobus devrait créer 300 emplois directs et plus de 600 postes indirects sur le site. Une bonne nouvelle indéniable mais ce ne sera pas pour tout de suite. Pour le moment, Thales refuse de communiquer la date de son installation. Il doit tout d’abord « démontrer ses capacités opérationnelles par des vols d’un démonstrateur de 60 m de long à partir de 2024. Ces démonstrations ne sont pas prévues à Istres à ce jour, Istres devant accueillir le démonstrateur à l’échelle 1 (soit 140 mètres, NDLR) », indique la communication du groupe interrogée par Gomet’. Peu de chances donc de voir arriver Thales avant trois ou quatre ans sur le pôle Jean Sarrail.
Peu d’informations également sur les infrastructures et les investissements nécessaires. « Cela fait l’objet des négociations exclusives qui commencent », se contente de répondre Thales. Si à l’origine il devait s’installer dans le hangar Mercure, la donne a changé depuis. « Nous allons devoir construire un nouveau hangar pour Stratobus », explique à Gomet’, le maire d’Istres François Bernardini. Ici non plus, pas d’élément précis sur la taille ou le coût du futur équipement. « Nous venons tout juste d’obtenir un accord et on va commencer à travailler sur le sujet », se justifie-t-il. Dans un communiqué transmis le 15 avril, il précise : « Nous les accompagnerons pour le développement de deux étapes : l’accueil pour la construction de prototype et la réalisation d’une chaîne. Nous développons cette première partie d’accueil du prototype pour faire les propositions d’installations qui iront dans le sens d’une location à Thales afin qu’ils puissent bénéficier des meilleures conditions de travail ».