« Nous sommes hors de nous ! ». Le président de l’union pour les entreprises (UPE 13), Philippe Korcia, n’en revient pas de la tournure que prennent les discussions autour de la réforme métropolitaine. Mardi dernier, à la sortie de la conférence des maires, Georges Cristiani, président de l’union des maires des Bouches-du-Rhône, et maire (SE) de la petite commune de Mimet située dans le pays d’Aix, annonce aux côtés de la présidente de la Métropole Martine Vassal : « Nous envisageons d’augmenter le versement mobilité d’un point pour financer nos projets ». Une taxe essentiellement payée par les entreprises. « Ils nous prennent pour des vaches à lait, c’est scandaleux ! », s’étrangle le patron du Medef local dans un échange avec la rédaction de Gomet’. « On sort d’une crise titanesque et on tape encore dans les caisses des entreprises. On va faire fuir les entreprises du territoire », prévient-il. Une position partagée par le président de la CCI AMP Jean-Luc Chauvin (voir la vidéo ci-dessous) qui était hier sur la zone de Plan de campagne pour échanger avec les chefs d’entreprises autour de trois thématiques : la mobilité, l’emploi et le foncier.
L’UPE 13 veut co-gérer la Métropole et les transports
Pour appuyer ses propos, le président de l’UPE 13 a directement écrit un courrier à Emmanuel Macron dans lequel il réclame une co-gestion de la Métropole avec le monde économique. Le conseil de développement (qui ne s’est pas réuni depuis belle lurette) où siègent les représentants du monde patronal ne suffit plus selon lui. Plus précisément, sur le plan transports et le milliard d’euros annoncé par le Président de République, il souhaite avoir une place au sein de la structure qui mènera les projets. Hors avec le groupement d’intérêt public choisi, ce n’est pas possible. « Mais l’Etat pourrait créer un outil comme Euroméditerranée ou le Grand Port Maritime de Marseille dédié aux transports dans le quel on serait associé », propose Philippe Korcia.
Les conseils de territoire : « une strate inutile »
Sur la réforme en cours, le président de l’UPE 13 estime que « ça ne va pas assez vite. On a quatre mois pour réagir rapidement et enfin créer une vraie Métropole mais au vu des positions des maires, on n’y arrivera pas ». L’union patronale milite pour une simplification drastique de la Métropole avec la suppression pure et simple des conseils de territoire : « En effaçant cette strate inutile et avec un petit effort sur les frais de fonctionnement, je suis sûr que l’on pourrait trouver les 170 millions d’euros escomptés via l’impôt », avance-t-il.
La mairie d’Aix est en train de tout foutre en l’air
Philippe Korcia
Dans un communiqué, l’UPE 13 pointe du doigt le maire communiste de Martigues, Gaby Charroux, comme l’instigateur de l”augmentation de la taxe transport. Mais en fait, c’est le premier adjoint de la maire d’Aix-en-Provence, l’économiste Gérard Bramoullé, qui a porté cette proposition devant la conférence des maires. « La mairie d’Aix est en train de tout foutre en l’air », fulmine Philippe Korcia. Il rappelle les chiffres du versement mobilité « multipliée par 3 en 10 ans pour atteindre 350 millions d’euros en 2020 et nous sommes toujours dans l’attente de solutions efficaces pour nos collaborateurs. Qu’ont-ils fait depuis toutes ces années avec ces millions d’euros payés par nos entreprises ? … 1/3 des chercheurs d’emploi sont contraints de refuser nos propositions faute de transports en commun efficaces. Maintenant, je dis stop ».
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