Après la Ville de Marseille l’an dernier et la Région Provence-Alpes Côte d’Azur la semaine dernière, au tour de la Métropole Aix-Marseille Provence de passer l’épreuve du rapport de la chambre régionale des comptes. Le document sera officiellement dévoilé jeudi 15 octobre après-midi à l’occasion du conseil métropolitain.
Pacte de gouvernance : le péché originel selon Serrus
Ce nouveau rapport s’inscrit dans le cadre de deux enquêtes nationales de la cour des comptes, l’une sur la politique du logement et l’autre sur la construction métropolitaine. Un sujet particulièrement sensible pour Aix-Marseille Provence qui a bénéficié, avec la Loi Notre, de règles dérogatoires dès sa création en 2016. « Depuis le début, je dénonce le pacte de gouvernance qui nous a conduit à l’impossibilité de construire de véritables projets métropolitains », regrette Jean-Pierre Serrus, le conseiller métropolitain LREM et maire de La Roque d’Anthéron interrogé par Gomet’. Sans dévoiler le contenu du rapport encore confidentiel, il salue le travail des magistrats mais avoue « ne pas avoir découvert de surprises ». « La chambre régionale des comptes apporte un avis éclairé sur des problèmes maintes fois soulevés par la mission interministérielle pour le projet métropolitain en 2017 puis dans le rapport du préfet Dartout… C’est toujours le même constat de blocage mais le débat que je réclame n’a jamais lieu ».
Gérard Bramoullé dénonce une « vision dogmatique » de la chambre
Echaudé par un rapport de la chambre régionale sur la Sem du Pays d’Aix cet été, le premier vice-président de la Métropole, Gérard Bramoullé, contacté par Gomet’ est toujours très remonté contre les magistrats : « Encore une fois, ce rapport m’a désolé, attaque-t-il d’emblée. Je suis en désaccord total avec l’idéologie que traduit la chambre sur la situation de la Métropole. C’est symptomatique de la vision dogmatique de la haute administration parisienne », appuie l’élu aixois. Il estime que le rapport défend la construction métropolitaine « comme imaginée par l’Etat et à l’époque de Jean-Marc Ayrault » et qu’il « n’aborde pas le vrai problème : la dette ».
Le premier adjoint de Maryse Joissains continue de taper sur les anciens dirigeants de la métropole et de feu-MPM : « Sous Caselli et Gaudin, on a fait des emprunts à tout va et aujourd’hui, on en paye le prix », dénonce-t-il. Désormais numéro deux de la Métropole, il se montre très critique sur certains postes de dépenses. Le personnel tout d’abord : « On a embauché 300 personnes de plus depuis 2016 pendant que des fonctionnaires étaient au chômage technique dans les territoires », avance-t-il avant de s’attaquer aux coûts de structure : « Trouvez-vous normal le coût de la location de la tour la Marseillaise ? », demande-t-il. Loin de cautionner le travail de la chambre, Gérard Bramoullé dépeint néanmoins un tableau dramatique de la situation financière de la Métropole : « On est face au mur de la dette et si on continue à faire des emprunts, on court à la faillite », prévient-il. A suivre dans Gomet’, le rapport complet de la Chambre régionale des comptes.
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