En fait, la configuration actuelle de Rising Sud, est le point d’orgue de la mise en œuvre en région de la loi NOTRe (1) qui donne à l’institution régionale le pilotage exclusif du développement économique. C’est une compétence de principe qui se met en œuvre avec les métropoles, mais avec un leadership, écrit dans la loi, de la Région. À une question de Gomet’ sur la présence de la métropole Aix Marseille Provence Bernard Kleynhoff répond positivement en précisant que « tout est rentré dans l’ordre, tel que cela aurait dû toujours être, dit-il, avec un regard malicieux. Madame Vassal souhaite une pacification des relations. On est là où l’on aurait dû toujours être… et ça fait du bien ».
Sur la méthode, le chef d’entreprise prône la complémentarité, le dialogue et la fluidité. En faisant la chasse aux doublons. « Il n’est pas normal que le directeur de la Team Côte d’Azur par exemple, décide tout seul de son activité. Mais quand il faut accompagner les entreprises de la région pour le CES, c’est la Chambre de commerce de Marseille qui le fait, car elle a les compétences ».
On se souvient de l’épisode du printemps 2020 où le département des Bouches-du-Rhône confiait le « Fonds territorial et solidaire » de 50 millions d’euros pour accompagner les entreprises à la CCI d’Aix Marseille Provence tandis que la Région avait lancé un plan de financement avec les plateformes d’initiatives locales. Un couac, que le préfet avait dû trancher le 11 mai en rappelant le département à ses missions légales. En mettant tout le monde autour de la table, Bernard Kleynhoff remet chacun à sa place. Chef d’entreprise discret, il devient ainsi l’homme fort du développement économique.
67 ans, ingénieur, né à Casablanca, c’est un industriel, un patron de PME, il a selon nos confrères de Webtime Media, développé depuis 1999 à Carros deux entreprises industrielles (Berkley Packaging, pour la tôlerie et le caissonnage et Berkley Peintures, pour le thermolaquage), il a piloté dans les Alpes-Maritimes les États généraux de l’industrie. Engagé dans le monde patronal, il a présidé la CCI Côte d’Azur, une CCI dynamique et transparente. Il est venu à la Région dans le sillage de Christian Estrosi.
« Accélérer les entreprises et faire grandir nos territoires »
Jean-François Royer
Modeste, ou faussement modeste, il se fait une place dans un univers politique, qui n’a pas les logiques de l’entreprise. Il a le parler rare, mais direct, une volonté et une détermination que certains n’ont pas vu venir. Car la réorganisation de Rising Sud marque son leadership. Lorsque Bernard Defleselles était aux commandes de l’agence, le patron azuréen n’avait pas la main sur l’outil régional de développement. À une question de Gomet’ sur la cohérence des dispositifs et outils, il répond fermement. « Je n’ai pas l’habitude de me mettre en avant, mais je préside Rising sud, je préside la Commission économie, industrie, innovation, nouvelles technologies et numérique, je suis en lien direct avec le cabinet du président, je représente la Région à Sud Invest, le team export est copiloté avec la CCI de région et BPI France, l’ensemble des outils est réuni sous un même chapeau, précise-t-il. Il existait peut-être un flou artistique ou une direction tricéphale, mais il est préférable de coordonner le tout ». Se posant en garant personnel de la cohérence, il annonce que l’attraction du territoire sera bientôt coordonnée au sein d’une Team Sud Invest, à l’image de la Team Export, qui réunira les agences chargées de cette mission en région.
Le programme 2021 sera chargé pour l’équipe de Rising Sud. Jean-François Royer directeur général, en a rappelé lors d’un Brief éco en ligne le 12 janvier 2020, les deux orientations majeures : « Accélérer les entreprises et faire grandir nos territoires ».
Pour la cible entreprise, l’objectif est toujours de cibler les PME en situation de devenir ETI avec Sud Accélérateur, la Communauté des entreprises à haut potentiel et le parcours industries 4.0
Les projets structurants du territoire sont portés par les OIR sur les huit filières prioritaires avec une mobilisation des financements (objectif un milliard d’euros) et des programmes européens.
[1] La loi du 7 août 2015 portant nouvelle organisation territoriale de la République (NOTRe) entend établir des compétences précises pour chaque niveau de collectivité. La loi NOTRe consacre le développement économique comme l’une des responsabilités premières de l’échelon régional. L’article 2 de la loi NOTRe confie à la région la responsabilité exclusive de la définition des orientations en matière de développement économique sur son territoire (article L. 4251-12 du CGCT). La Région exerce cette responsabilité, notamment, à travers l’élaboration un schéma régional de développement économique, d’innovation et d’internalisation (SRDEII), document de programmation à valeur prescriptive.