C’est un constat en demi-teinte que dresse la Préfecture de police des Bouches-du-Rhône sur le plan de la sécurité routière en 2022. Dans le Département, l’accidentalité sur les routes a nettement reculé : elle observe une baisse de 18,8% par rapport à 2021. Même constat pour le nombre de blessés qui opère également une décrue de 20,4%.
Bien que les Bouches-du-Rhône reste le département le plus accidentogène de France, ces chiffres encourageants, rapportés à l’effectif de population, permettent au territoire de remonter à la 36e place dans le classement. Concernant Marseille, la ville reste tout de même la commune la plus concernée par l’insécurité routière en France.
Les données sur le nombre d’accidents mises en avant par la Préfecture peuvent paraître paradoxales au regard du nombre de morts qui, lui, continue d’augmenter. Selon les données de l’Observatoire départemental de sécurité routière, 116 personnes ont perdu la vie sur les routes des Bouches-du-Rhône, soit une hausse de 16% par rapport à 2021 et de 13% par rapport à 2019.
Sécurité routière : 11% des contrôles réalisés en 2022 positifs aux stupéfiants
Des statistiques qui ne sont pas sans lien avec une augmentation constatée des conduites sous substances addictives. Si la vitesse reste le principal facteur d’accidents mortels (à 32%), la Préfecture de police relève une accroissement de l’usage de substances addictives, avec 11% des contrôles positifs réalisés sur l’année 2022.
Pire, la police s’inquiète d’une hausse des conduites mêlant stupéfiants et alcool en particulier chez les jeunes adultes (18-34 ans). Enfin, à noter que les accidents ne surviennent pas forcément sur l’autoroute mais aussi en ville, ou sur les portions d’autoroute proches des villes.
Pour remédier à cette problématique, la Préfecture contre-attaque en accentuant les contrôles. En 2022, 27 000 dépistages ont ainsi été réalisés, soit +54% qu’en 2022, et +121% par rapport à 2019. Mais l’instance déconcentrée de l’Etat veut également miser sur la sensibilisation auprès des lycéens ou dans les entreprises. En 2022, la Préfecture avance ainsi un bilan de près de 43 000 personnes sensibilisées.
Nouveaux radars : « Le processus d’expérimentation n’a pas encore abouti »
En complément, les Bouches-du-Rhône disposent d’un parc de 83 radars. La Préfecture avait annoncé en 2022 le déploiement d’une cinquantaine de nouveaux radars dans la cité phocéenne pour ce début d’année 2023.
Interrogée le 24 février dernier, la Préfète de police Frédérique Camilleri nuançait ce chiffre : « Le gouvernement n’a jamais affiché cet objectif. Il y a effectivement une expérimentation de nouveaux radars à Marseille. Ces radars sont placés selon une logique d’axe, pour détecter tout un axe routier, et différents types d’infractions. Le processus d’expérimentation n’a pas encore abouti.»
Trois radars de ce types sont actuellement implantés sur les Bouches-du-Rhône, précisément à Marseille sur le boulevard Baille (6e) et l’avenue Clot-Bey (8e) ainsi qu’aux Pennes-Mirabeau. Il s’agit encore pour l’heure de radars dit « pédagogiques », qui ne verbalisent pas. « Si cette expérimentation est probante et que nous avons le feu vert de l’Etat, nous déploierons ces radars dans un but répressif. Nous aurons alors l’ouverture d’un marché public national », précise Frédérique Camilleri.
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