« La situation à bord de l’Ocean Viking empire d’heure en heure ». C’est un nouveau cri d’alarme lancé par l’association SOS Méditerranée, dont le navire Ocean Viking compte actuellement à son bord 572 rescapés dans l’attente d’un port sûr où débarquer. « Malgré cinq demandes de lieu sûr envoyées par l’Ocean Viking aux autorités maritimes compétentes, nous ne voyons toujours rien venir. Faire attendre les rescapés sur le pont de notre navire, exposés au soleil et aux éléments, est inhumain », s’insurge Luisa Albera, coordinatrice de recherche et de sauvetage à bord de l’Ocean Viking, dans un communiqué du 8 juillet.
Une situation déplorable qui a des conséquences sur le plan humain : « Hier soir, un homme en grande détresse psychologique a sauté par-dessus bord. Il a expliqué son geste désespéré en disant qu’il aurait pu tenir s’il avait su quand le débarquement aurait lieu, mais qu’il “ne pouvait plus supporter l’incertitude”. Les équipes médicales et de soins voient monter la détresse psychologique et l’épuisement chez les femmes, les enfants et les hommes à bord. L’un des deux mineurs en situation de handicap présente des signes de raideur corporelle croissante due au manque de mouvements physiques », relate Luisa Albera.
« Le devoir d’assistance en mer est une obligation du droit maritime »
Sophie Beau
Le 7 juillet, à l’occasion d’un concert organisée au théâtre Silvain en soutien à l’ONG, sa co-fondatrice et directrice générale Sophie Beau tirait déjà la sonnette d’alarme au micro de Gomet’. « J’en appelle urgemment à la mobilisation des Etats, peut être de l’Italie, pour désigner un port sûr. Le devoir d’assistance en mer est une obligation du droit maritime (article 98 de la convention de Montego Bay, ndlr). 572 personnes à bord d’un navire, c’est beaucoup trop ». Les intempéries annoncées et le manque de rations alimentaires qui commence à se faire ressentir sur le bateau rendent la situation encore plus urgente.
En étant présente sur ce type d’événement culturel, SOS Méditerranée espère aussi inciter les personnes à s’engager et collecter des fonds : « Nous avons besoin des dons des citoyens pour financer nos actions, qui nous coûtent 14 000€ par jour », précise Sophie Beau.
L’ONG interpelle sur le sort des migrants pour une énième fois. En mai dernier, l’équipage de l’Ocean Viking avait apporté un témoignage poignant sur l’un des sauvetages en mer et interpelait les pays européens pour demander la mise en place d’un dispositif de sauvetage commun à l’Europe pour venir en aide à ces migrants.
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