À quelques jours du conseil municipal de Marseille du 2 avril, plusieurs syndicats d’enseignants et des collectifs de parents d’élèves (notamment CGT, FSU, FCPE13 et CEM) se sont réunis lundi à la Bourse du travail pour tirer la sonnette d’alarme dans les écoles. Cette fois, ce n’est pas le bâti qui est pointé du doigt. Devant la presse, les syndicats ont énuméré les nombreux problèmes liés à l’accompagnement des élèves. Selon eux, si la municipalité ne recrute pas plus d’agents municipaux pour les mettre à disposition des établissements marseillais, « la rentrée 2021-2022 s’annonce très difficile » pour les enseignants et pour les enfants.
Début février, Benoît Payan avait mis au vote le protocole d’accord sur la continuité de service public dans les cantines. Mais la confédération générale du travail (CGT) et la fédération syndicale unitaire (FSU), ont perçu cette démarche comme une attaque au droit de grève. Les deux syndicats n’ont pas signé ce document, contrairement à Force ouvrière (FO), qui ne s’est logiquement pas associé au collectif qui s’est réuni lundi à la Bourse du travail.
Recruter des agents en urgence pour nos écoles !
Plusieurs syndicats de services publics se sont réunis à la fois pour dénoncer les mauvaises conditions de travail des enseignants, et les mauvaises conditions d’accueil des élèves. Selon eux, le nombre d’agents, notamment d’agents territoriaux spécialisés des écoles maternelles (ATSEM) est très insuffisant à Marseille. « Il manque deux à trois agents par école », déplore Hammoumi Fatima, représentante de la CGT. « Le taux d’encadrement est inacceptable », peste une représentante de la fédération des conseils de parents d’élèves (FCPE13).
Les agents territoriaux spécialisés des écoles maternelles (ATSEM) sont des fonctionnaires recrutés par la mairie. En France, depuis 1989, ils sont chargés d’assister les enseignants dans les classes maternelles ou les classes à section enfantine.
Lorsque des agents sont envoyés en renfort par la mairie, ils ne restent que peu de temps. Les syndicats dénoncent le faible taux d’embauche « pure », et pointe du doigt la précarité des agents. Parfois, ils occupent même un autre poste que celui pour lequel ils ont été formés. « Officiellement, il y a 1291 ATSEM pour 1200 classes à Marseille, déclare un représentant de la FSU, mais à ceux-là il faut déduire les agents qui sont envoyés pour des tâches de conciergerie, ceux qui sont envoyés à la crèche, ceux à quelques mois de la retraite et ceux en arrêt maladie ».
Au final, on s’aperçoit qu’à Marseille, le nombre d’ATSEM disponibles pour suppléer les enseignants est inférieur au nombre de classes. Ce manque d’effectifs est encore plus criant au moment de la pause méridienne. « On a sorti les calculatrices, relance un enseignant syndiqué au FSU. Un agent en charge des maternelles doit surveiller 30 enfants, et 60 s’il s’occupe des élèves en cours élémentaires ». À cause de ce phénomène, le temps alloué à la pause déjeuner a même été réduit dans plusieurs établissements. Selon les syndicats, il faut une concertation entre la mairie et les directeurs des écoles afin de connaître les besoins propres à chaque établissement.