Et maintenant, Marseille ! Trois ans après le lancement de ses premières flèches rouges dans l’Hexagone, entre Paris et Lyon, profitant de la libéralisation de la grande vitesse sur le sol français, Trenitalia vise désormais la cité phocéenne, comme l’a annoncé mardi 21 janvier, à Paris, son président en France, Marco Caposciutti.
A partir du 15 juin, la compagnie ferroviaire italienne lancera ses “frecciarossa” de Paris jusqu’à la gare Saint-Charles, à raison de quatre allers-retours quotidiens, étalés tout au long de la journée. Les départs de Paris auront lieu chaque jour à 5 h 55, 11 h 15, 14 h 26, et 19 h 04. Depuis Marseille, les trains partiront à 6 h 52, 9 h 53, 15 h 40 et 18 h 49.
Les flèches rouges de Trenitalia s’arrêteront aussi à Avignon et Aix
D’une durée de 3h20, la nouvelle ligne marquera aussi des arrêts aux gares de Lyon Saint-Exupéry, Avignon TGV et Aix-en-Provence TGV.
La mise en vente des billets débutera, elle, à la mi-mars, « mais nous ne communiquerons pas encore sur la gamme tarifaire », prévient Fabrice Toledano, directeur commercial et marketing de Trenitalia France, qui assure toutefois que « la même logique tarifaire » prévaudra que sur le Paris-Lyon, ou Paris-Milan.
On sait en revanche que les voyageurs auront le choix entre plusieurs classes : “standard” (le billet le moins cher pour un Paris-Lyon avec Trenitalia est actuellement vendu 29 euros, soit 58 euros aller-retour), “business”, ou “executive” pour le haut de gamme. Des salles de réunions seront également disponibles, pour les professionnels. Une offre de restauration « aux saveurs de l’Italie » est annoncée, « à la place ou en vente ambulante ». Enfin, les voyageurs pourront se connecter à internet en Wi-Fi, et accéder à « une plateforme de contenus gratuits », pour leur divertissement.
Trenitalia veut doubler le nombre de voyageurs transportés
« C’est une étape très importante du développement de Trenitalia en France, souligne Marco Caposciutti. Cette ligne va connecter les trois plus grandes villes de France. Nous attendons de doubler nos clients. » En trois ans, TrenItalia a déjà transporté près de trois millions de voyageurs, indique son président, qui se targue d’indicateurs flatteurs avec 98 % de clients satisfaits du service proposé, 97 % de voyageurs qui indiquent vouloir reprendre ses trains à grande vitesse, le même pourcentage partageant leur satisfaction du rapport qualité-prix.
Un « bilan très positif », à nuancer alors que la compagnie ferroviaire italienne reste déficitaire sur ses dessertes françaises. « Nous avons décidé d’accélérer notre dynamique en France, au bénéfice des voyageurs, avec une augmentation de l’offre ferroviaire pour participer à la croissance du marché », explique encore Marco Caposciutti. En d’autres termes, croître pour trouver la rentabilité.
Un prolongement de la ligne vers l’axe Nice-Gênes-Milan ?
Avec les cinq allers-retours quotidiens entre Paris et Lyon déjà existants, la compagnie italienne effectuera ainsi, à partir de juin, neuf allers-retours sur la ligne la plus rentable de l’Hexagone, qui attise également les appétits de la compagnie espagnole Renfe. Et s’apprête à rouvrir le 1er avril prochain, à son plus grand soulagement, la ligne Paris-Lyon-Milan après un an et demi de travaux suite à l’éboulement survenu en août 2023 dans la vallée de la Maurienne qui avait mis les trains à l’arrêt et ses ambitions en pause.
De fait, dans sa concurrence ouverte avec la SNCF, Trenitalia ne s’interdit plus rien, y compris une extension de la nouvelle ligne Paris-Marseille à l’axe Nice-Gênes-Milan. « C’est une connexion stratégique pour boucler le triangle de notre offre, nous sommes en train de l’étudier », a glissé Marco Caposciutti. Mais pas avant 2026, au mieux. A chaque jour suffit sa flèche rouge.
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