C’est l’histoire de trois jeunes entrepreneurs qui, hier encore, ne se connaissaient pas. Maxime, Romain et Jacqueline se sont rencontrés en décembre 2020 à l’occasion d’une formation gratuite pour « concepteur d’application », organisée par l’école Simplon à Marseille, et financée à 100% par le géant Apple. « J’ai choisi le thème de la ville verte, et c’est comme ça que je me suis retrouvée à faire équipe avec les garçons », nous raconte Jacqueline. Très vite, le trio se détache et séduit le jury avec une idée simple : créer un réseau social constitué de citoyens engagés pour végétaliser leur rue ou leur quartier. Une manière de favoriser l’échange d’idées, et surtout d’accorder plus d’importance aux espaces verts de la ville ; une priorité pour 78% des Français selon une étude de l’OVV (observatoire des villes vertes).
« Le cœur de l’application, précise Jacqueline, c’est la partie initiative ». Chaque utilisateur aura la possibilité de créer une « initiative verte » et de la géolocaliser. Cela peut consister à fleurir un quartier, à entretenir un espace vert, à planter des légumes dans un jardin partagé, ou encore à nettoyer une rue. « Les utilisateurs pourront voir instantanément les actions organisées près de chez eux », explique l’ancienne responsable marketing. En un seul clic, les citoyens connectés auront la possibilité de s’inscrire aux évènements recensés sur l’outil mobile. « C’est aussi un moyen de créer du lien social, explique Jacqueline, chacun ramène ses outils et œuvre dans la bonne humeur pour une ville plus verte ». Évidemment, ces initiatives vertes doivent recevoir l’autorisation de la collectivité compétente (en l’occurrence la Ville) avant de prendre forme.
Pas encore de business model bien défini, mais une ambition à l’échelle nationale
L’application mobile, « Ma ville verte et moi », n’est pas encore disponible sur le store, mais elle est « bientôt finalisée », promet Jacqueline. L’objectif de l’équipe est de déployer rapidement cet outil numérique à Marseille, et dans toute la France. Le trio vient de lancer une campagne de crowdfunding afin de financer les dernières modifications. « On n’a pas encore de business model défini, concède la jeune conceptrice, mais on va quand même créer un onglet financement participatif ». Un moyen pour les trois entrepreneurs de subventionner des projets de végétalisation plus conséquents (comme une école par exemple). « Un petit pourcentage des dons sera consacré à la maintenance de l’application. »
L’objectif à long terme de ce projet étant de personnaliser l’interface pour chaque grande ville de France, et ainsi la vendre aux collectivités associées. « Cela va nécessiter plusieurs années de fonctionnement, explique-t-elle, on a besoin d’énormément de datas que l’on présentera aux villes intéressées le moment venu ». Une stratégie soufflée par la chambre de commerce et d’industrie d’Aix-Marseille Provence (CCIAMP). Maxime, Romain et Jacqueline vont organiser une végétalisation du quartier du Panier (2e arr.) d’ici quelques semaines. Une manière pour le trio de faire plus ample connaissance avec les citoyens marseillais, et de partager leur projet pour une ville plus verte.
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