Quel contraste ! Nos médias n’affichent à longueur d’écran que des intervenants qui se démentent, se chamaillent, se combattent, se contredisent en utilisant d’ailleurs les contre arguments de ce qu’ils déclamaient la veille. Patrons et syndicats de la métallurgie en Provence au contraire se sont mis au diapason pour relancer une industrie qu’ils veulent « forte durable et attractive » avec un credo : « dans la métallurgie, on se parle ». Une conférence de presse unitaire et positive avec trois syndicats de salariés : la CFE CGC, la CFTC et la CFDT, donc une belle représentativité et l’UIMM, les anciens maîtres de forge, l’Union des industries métallurgiques et minières. Ne nous y trompons pas, ceux qui s’intitulent désormais la Fabrique de l’avenir réunissent dans notre région au-delà d’Arcelor Mittal, la microélectronique et nombre d’entreprises de haute technologie.
Serge Bornarel : « L’industrie a tenu et elle a retrouvé 98% de son activité d’avant la crise »
D’emblée, Serge Bornarel, délégué général de l’UIMM donne le ton : « L’industrie a tenu et elle a retrouvé 98% de son activité d’avant la crise : la sidérurgie avec la pénurie mondiale d’acier a une production soutenue, la microélectronique avait anticipé une demande devenue exponentielle, l’aéronautique est heureusement représentée dans notre région par les hélicoptères qui sont soutenus par une forte commande militaire, l’énergie n’a pas faibli, la maintenance a su faire en sorte que depuis un an aucune panne d’énergie n’ait eu lieu sur notre territoire. Le faible recours à l’activité partielle est également une preuve de cette reprise. Alors qu’en mai dernier, 45 % des entreprises avaient recours à ce dispositif, elles ne sont plus que 23 % à l’avoir utilisé ces trois derniers mois. Si les prévisions d’embauches restent encore en retrait, celles d’investissements repartent à la hausse. Des secteurs néanmoins souffrent, comme les fournitures de matériel de construction pour le bâtiment et il y a des interrogations sur la réparation de grande plaisance ».
Virginie Dellamonica, secrétaire générale de l’UIMM Alpes Méditerranée, responsable la plateforme juridique avoue néanmoins que le choc fut rude au moment du premier confinement : « Ce fut d’abord la sidération puis une déferlante d’appel de nos 900 entreprises adhérentes qui étaient désemparées par ce que Virginie Dellamonica dénomme « l’apogée du droit mou », des règles de droit formulées parfois par des textes mais aussi par des déclarations ministérielles ou présidentielles, des communiqués, des interprétations, des décrets, des circulaires… » L’UIMM a donc assuré 17 500 consultations pour ses membres, un record absolu. Dès mars 2020, les industriels se sont organisés avec les partenaires sociaux pour permettre la reprise d’activité dans des conditions responsables de santé et de sécurité́. L’UIMM les a informés, les a conseillés, a décrypté les nombreuses réglementations et a notamment rédigé le 1er guide de branche pour l’adoption des mesures de prévention du COVID 19 en entreprise industrielle qui a permis ensuite aux entreprises, en concertation avec leurs élus, de répondre rapidement aux interrogations induites par l’exigence d’une continuité d’activité en sécurité.