Cinq ans qu’il attendait cela. Philippe Dejust, président du nouveau complexe culturel et cinématographique Artplexe Canebière, trépigne d’impatience ce jeudi 21 octobre. En bon guide, celui qui est aussi fondateur de la chaîne Cap Cinéma avale les marches du hall magistral une par une. Philippe Dejust nous dévoile les moindres recoins (même ceux qui ne sont pas achevés) de Artplexe Canebière, son nouveau joyau. Sept salles, un espace lounge, deux restaurants dont un rooftop, une exposition inaugurale… Artplexe propose une nouvelle manière de consommer le septième art, avec un concept « cinema, art and food » unique à Marseille.
Tarifs (hors abonnement)
• Séance : 10 €
• Étudiants et plus de 65 ans : 8 €
• Moins de 14 ans : 6 €
Il est 16h45 au 125 La Canebière, et dans moins d’une heure sera projetée la première séance ouverte au public. Le temps pour Philippe Dejust de s’asseoir un instant, et de nous présenter un peu plus en détails ce projet “ultra-moderne” sur quatre niveaux. Artplexe, en plus de l’offre cinématographique, organisera régulièrement des concerts live, festivals, pièces de théâtres etc. Au cœur de “la grande salle” – 282 places sur les 996 que compte le complexe – son président répond aux questions de la rédaction. Lumière, action.
Marseille comptait déjà douze cinémas. En voilà un de plus, en attendant que le projet de la Capelette sorte de terre à l’horizon 2024. Pourtant, le septième art ne s’inscrit pas (encore) dans la culture marseillaise. Avec un indice de fréquentation de 2,93 séances/habitant à l’année, la cité phocéenne est en queue de peloton, loin derrière Paris (12,22), Lyon (9,25) ou Bordeaux (10,56). Marseille se situe même au dernier rang des 33 plus grandes villes françaises sur l’exploitation Art & essai. Chaque année, environ 2,5 millions de places sont vendues à Marseille. Philippe Dejust vise « 200 000 entrées pour la première année ». À titre de comparaison, le cinéma Le Prado affiche 500 000 entrées annuelles.
Artplexe : un projet à 15 millions soutenu par la Ville, le Département et la Métropole
Douze ans que ce projet à 15 millions d’euros (hors restaurants) est sur la table de la mairie de Marseille. « Tout a démarré pour ma part il y a cinq ans, quand j’ai racheté ce projet à l’équipe de promoteurs qui avait obtenu le permis de construire », indique Philippe Dejust. Et la tâche n’avait rien de simple sur le papier. Artplexe Canebière est situé sur une zone sismique. Construit en lieu et place de l’ancienne mairie des 1er et 7e arrondissements, le complexe est juste au-dessus d’un immense parking (600 véhicules de capacité). La proximité d’un tissu culturel de premier plan – théâtre du Gymnase, librairie Maupetit, l’Odéon etc. – est en revanche un atout stratégique de taille pour Artplexe.
Les collectivités locales – la Ville de Marseille, le Département des Bouches-du-Rhône et la Métropole AMP – se sont mobilisées pour que ce complexe voit le jour. « Jean-Claude Gaudin est à l’initiative de ce projet », nous rappelle le président de Artplexe. Sa société profite d’un bail emphytéotique avantageux de 57 ans avec un loyer annuel de 15 000 euros, complété par un pourcentage variable indexé sur le chiffre d’affaires. Un contrat confortable qui permet à Artplexe de s’entourer d’une équipe fournie ; l’établissement génère des emplois, l’équivalent de douze temps plein et des temps partiels. Sans compter les emplois créés par la brasserie Blum (une vingtaine d’employés), et le rooftop Les Réformés (près de 25 personnes), qui devrait ouvrir ses portes à la mi-novembre.
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