Le 3 décembre, l’hôtel de Région de Marseille a accueilli la 7e édition des Rencontres régionales de la filière forêt-bois. Cet événement, organisé par Fibois Sud, en partenariat avec la Région Sud et la Draaf (Direction régionale de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt), a rassemblé près de 150 participants, 13 conférenciers et 20 exposants. Avec pour thème central « La filière forêt-bois face aux enjeux de la décarbonation », cette journée a permis de mettre en lumière les avancées, défis et perspectives d’une filière clé pour la transition écologique.
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L’événement a notamment été marqué par des interventions de Jean-Paul David, conseiller régional, et Christian Wawrzyniak, chef du service Forêt-Bois à la Draaf, qui ont réaffirmé le soutien fort de la Région Sud et de l’État envers cette filière stratégique pour la transition écologique.
Absorber et stocker du CO₂
Ensuite, Maxime Chaumet, directeur de France Bois-Forêt, a présenté les résultats d’une étude prospective menée par le cabinet Carbone 4, analysant les flux de carbone de la filière forêt-bois à l’horizon 2030 et 2050. L’objectif de cette étude est de mieux comprendre comment la filière bois contribue à la séquestration du carbone, en estimant notamment la capacité des forêts à capturer du CO₂ au fil du temps.
Dans ce contexte, un puits de carbone fait référence à la capacité d’un écosystème, comme une forêt, à absorber et stocker du CO₂ présent dans l’atmosphère. Selon l’étude, cette capacité d’absorption a été estimée à 15 millions de tonnes de CO₂ sur la période 2002-2025, puis à 22 millions de tonnes entre 2025 et 2030. Ces chiffres montrent un potentiel d’absorption important, soulignant l’importance de la filière forêt-bois dans la lutte contre le changement climatique.
Cependant, l’étude projette une dégradation des capacités de séquestration à partir de 2035-2040. Ce déclin est expliqué par plusieurs facteurs : le vieillissement des forêts, qui limite leur capacité à absorber du CO₂, mais aussi les impacts du changement climatique, tels que les sécheresses, les incendies ou les maladies, qui fragilisent les écosystèmes forestiers.
280 000 m² de bâtiments en bois pour les Jeux olympiques de Paris
Pour maximiser la contribution de la filière forêt-bois à la lutte contre le changement climatique, l’étude propose d’intensifier l’exploitation raisonnée des forêts, de promouvoir le stockage de carbone dans les produits bois et de renforcer les capacités industrielles, notamment pour le bois d’œuvre et les usages à longue durée de vie. Cette approche s’inscrit dans les objectifs de la Stratégie nationale bas-carbone (SNBC), qui vise une absorption de 67 millions de tonnes de CO₂ par an d’ici 2050.
Benoit Larroque (ONF Midi-Méditerranée) a enrichi la réflexion avec un focus régional sur les itinéraires sylvicoles et leurs impacts carbone. Du côté de l’aval, Georges-Henri Florentin, président de France Bois 2024, a partagé une expérience récente : la construction de 280 000 m² de bâtiments en bois pour les Jeux olympiques de Paris, tous réalisés avec du bois 100 % certifié et majoritairement français.