La question est sur le bout de toutes les lèvres depuis de longs mois : quel type de gouvernance mettre en place pour conduire avec efficacité la transformation de l’ouest de la métropole Aix-Marseille Provence chamboulée par l’arrivée de nouveaux projets industriels ? Les enjeux sont considérables : une trentaine d’investissements pour un montant de 20 milliards, 10 000 emplois à l’horizon 2030). Ces chiffres ont été rappelés mercredi 19 mars lors de la soirée Provence, Fabrique des possibles, l’initiative lancée par les industriels du territoire pour peser dans le débat face aux pouvoirs publics.
Georges-François Leclerc, le nouveau préfet, installé depuis fin janvier à Marseille, invité à s’exprimer et à répondre à quelques questions d’acteurs économiques réunis pour l’occasion au Port Center a dévoilé les pistes qu’il entend explorer en matière de gouvernance, privilégiant la création d’une Opération d’intérêt national (OIN) d’un « nouveau type, à fort contenu industriel, » intégrant aussi les partenaires sociaux et les défenseurs de l’environnement. « S’il n’y a que des décideurs publics, ça ne marchera pas », observe-t-il dans un style très direct qui tranche avec la posture policée de son prédécesseur Christophe Mirmand.
« Aller plus vite que le GIP »
« Quelle serait la plateforme pour gérer cette OIN ? poursuit le préfet en mode questionnement devant les quelque 200 acteurs économiques réunis (les élus n’ont pas été invités). « On parle beaucoup de GIP. Pour le dire très clairement, je pense qu’il va falloir aller plus vite que le GIP. » Cette option était privilégiée depuis décembre par Martine Vassal, la présidente de la Métropole.
Pour Georges-François Leclerc, « il va falloir qu’il y ait autour de cette opération d’intérêt national, si elle est décidée, un opérateur. » Ce dernier devra réfléchir à trois stratégies : celle du foncier pour accueillir les nouvelles entreprises, celle de la compensation écologique et celle du logement et de la mobilité. « L’intérêt d’une vision globale ce n’est pas seulement une gouvernance globale, c’est un aussi un opérateur qui pense à long terme. Quel statut aura cet opérateur ? Je n’en sais rien » concède Georges-François Leclerc. « Est-ce que l’on va y arriver ? Je l’espère. » Et d’affirmer sa conviction : « Si nous voulons donner un sens à tout ce que nous faisons, je crois qu’il faut une OIN et un opérateur avec une association profonde des grandes collectivités locales stratèges, que sont la Région et la Métropole, et les entrepreneurs et industriels à l’origine du projet. »
En attendant… place au « PPA »
En attendant de préciser le cadre légal et le calendrier de mise en place, le préfet compte avancer avec pour base de travail la feuille de route industrielle signée en février par la Métropole, la Région et l’Etat. « Elle va désormais être déclinée dans un projet avec l’aide de la présidente de la Métropole et le président de la Région. Nous allons écrire un PPA » (Projet partenarial d’aménagement, ndlr) annonce le préfet.
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