« Si la terre se réchauffe, l’océan quant à lui est en ébullition » : le président français Emmanuel Macron a appelé à la « mobilisation » ce lundi 9 juin en ouverture de la conférence de l’ONU sur les océans (Unoc) à Nice.
Plus de 120 pays, dont 63 chefs d’Etat oude gouvernement, sont réunis, jusqu’à vendredi 13 juin, pour ce 3e sommet mondial, co-organisé par la France et le Costa Rica et qui vise à soutenir une action urgente et plus poussée pour conserver et utiliser durablement l’océan, les mers et les ressources marines. « Le climat comme la biodiversité, ce n’est pas une question d’opinion, c’est une question de faits scientifiquement établis », a insisté le chef de l’Etat.
Océans : le traité sur la haute mer « sera bien mis en oeuvre »
Parmi les mesures très attendues, le traité sur la haute mer sera ratifié par suffisamment de pays pour pouvoir entrer en vigueur, a affirmé Emmanuel Macron en annonçant de nouveaux engagements de pays pour atteindre les 60 ratifications nécessaires : « À la cinquantaine de ratifications déjà déposées ici même ces dernières heures, quinze pays se sont formellement engagés à les rejoindre. Ce qui fait que l’accord politique est obtenu, qui nous permet de dire que ce traité sur la haute mer sera bien mis en œuvre. » Pour rappel, le traité, signé en 2023, entrera en vigueur cent vingt jours après la soixantième ratification. La France souhaitait initialement obtenir ces 60 ratifications d’ici la conférence de Nice.
Autre sujet phare, et d’actualité, après les annonces de Donald Trump, l’un des grands absents de ce sommet, sur le Pacifique, celui lié à l’exploitation minière des fonds marins. « Les abysses ne sont pas à vendre, pas plus que le Groenland n’est à vendre, pas plus que l’Antarctique ou la haute mer ne sont à vendre », a lancé le chef de l’État français, qui se rendra justement au Groenland en fin de semaine, en réponse aux prétentions unilatérales du président américain.
Aller plus loin pour les aires marines protégées et l’interdiction du chalutage de fond
Plusieurs pays veulent également profiter de ce Sommet à Nice pour annoncer la création de nouvelles aires marines protégées ou l’interdiction de certaines pratiques de pêche, comme le chalutage de fond, dans certaines d’entre elles. Avec ses 30% d’aires marines (8,3% en moyenne dans le monde), la France fait figure d’élève modèle mais la situation est plus contrastée alors qu’elle n’en possède réellement que 4,8% strictement préservées en zones de protection forte, à l’image par exemple du parc national des Calanques, comme l’ont relevé de nombreux observateurs et experts.
Les annonces attendues à Nice devraient permettre de dépasser 10 % de protection au niveau mondial, un engagement repris pour la France par Emmanuel Macron et le Ministère de la Transition écologique, malgré le scepticisme, pour ne pas dire plus, des ONG. « Lorsque Emmanuel Macron explique que les annonces de la France permettront “de faire plus que doubler le niveau de notre protection forte dans notre zone économique exclusive”, en passant de 4,8% à 14,8%, le Président se repose entièrement sur la Polynésie et les 900 000 km2 de protection stricte, pour masquer l’escroquerie environnementale des annonces concernant la métropole », dénonce ainsi Bloom, une association qui œuvre pour la conservation marine à travers une démarche de sensibilisation à la protection des écosystèmes marins, principalement des grands fonds océaniques et des espèces menacées.
Il reste une semaine aux chefs d’État et de gouvernement pour convaincre. Et agir, vraiment.
Le discours d’ouverture d’Emmanuel Macron au Sommet pour l’océan de Nice :
A lire aussi
> A Marseille, Agnès Pannier-Runacher met le cap sur la Conférence mondiale sur l’Océan
> Océan : l’IRD (Marseille) se mobilise à l’occasion de l’Unoc de Nice
> A l’occasion de l’Unoc, le Comité régional du tourisme publie une carte des « pépites du littoral »
> Marseille s’engage aux côtés de l’Union européenne pour la préservation des océans