A la suite de l’incendie sur le site Spur de Rognac, classé Seveso, touchant plusieurs entrepôts de stockage de déchets industriels dangereux (peintures, solvants, batteries et autres substances hautement polluantes), Les Ecologistes EELV Provence Alpes Côte d’Azur dénoncent les conséquences environnementales du sinistre et le manque de transparence et d’évaluation précise alors que toutes les activités nautiques (baignade, pêche, ramassage de coquillages) sont interdites depuis dimanche et jusqu’à mercredi minuit.
« D’épais panaches de fumée toxique ont été dispersés vers le nord, portés par des vents faibles de sud-sud-est. Les territoires situés sous les vents ont donc été directement exposés, dans un contexte où aucune évaluation précise de l’impact réel ne peut être actuellement fournie. Les stations AtmoSud ont relevé une augmentation des concentrations de particules fines à Rognac, à proximité immédiate d’une école maternelle » observe le parti écologiste.
Mais selon lui « bien que les niveaux soient qualifiés de « modérés », l’absence de capteurs placés sous les panaches de fumée rend toute analyse fiable impossible. Ce manque de préparation, de transparence et d’anticipation est préoccupant. Cet incendie intervient en pleine alerte préfectorale (alerte levée dimanche, ndlr) pour pollution aux particules fines et à l’ozone, venant aggraver une situation déjà critique dans les Bouches-du-Rhône. »
Les failles systémiques de la gestion des risques pointées du doigt
« Une fois encore, un accident industriel met en lumière les failles systémiques de la gestion des risques : dispositifs de surveillance insuffisants, prévention défaillante, et exposition chronique des riverains à des polluants dont les effets sur la santé sont connus mais trop souvent ignorés. Les outils de signalement citoyen, comme SignalAir, sont utiles mais ne sauraient compenser l’absence d’un réseau public dense, indépendant et réactif de surveillance. »
Les Écologistes – EÉLV Paca demandent : l’ouverture immédiate d’une enquête indépendante sur l’origine de l’incendie et les conditions de sécurité du site ; une analyse exhaustive et transparente de la composition des fumées ; le déploiement sans délai de capteurs mobiles dans les zones impactées ; une réévaluation du classement Seveso et des dispositifs de contrôle dans la région ; une information claire, régulière et accessible aux habitants concernés. « La santé des populations, la protection de notre environnement et le droit à l’information ne peuvent plus être sacrifiés au profit d’intérêts industriels. »
Le maire de Rognac, Christophe Gonzalez, proteste également de son côté contre cette « pollution de trop » et saisit l’occasion pour demander à l’adresse du Préfet et de la présidente de la Métropole Martine Vassal de refuser l’installation aux abords de sa commune de la plateforme logistique Gemfi (voir la lettre ouverte ci-dessous)