L’abstention des 18-25 étant de 87% aux dernières élections, pensez-vous que les jeunes ne se reconnaissent plus dans les candidats ou dans les institutions ?
A.M : Les jeunes n’ont jamais été la catégorie qui participe aux élections. Cela est lié à la manière dont on se sent inséré dans la société: moins on est inséré, moins on vote. Cela augmente avec l’âge. Il n’y a donc pas de raison que cette classe d’âge soit encore plus touchée que les autres. Ils ne se reconnaissent pas forcément et ne comprennent pas comment fonctionne notre démocratie. De plus, il n’y a pas eu de campagne et c’est leur première élection régionale… Les autres générations ont plus de visibilité sur ce que fait la région ou le département.
Est-ce qu’il existe une nouvelle fracture entre les élus-candidats et les jeunes ?
A.M : Non, cette fracture ne s’est pas spécifiquement amplifiée chez les jeunes. C’est plus une réaction en fonction de l’âge. Il n’y a donc pas d’explications spécifiques. Mais l’on pourrait rapprocher l’abstention avec les nouvelles pratiques. Ce n’est pas un désintérêt de la politique.
Est-ce que la promotion de l’élection notamment par les réseaux sociaux vous paraît utile ?
A.M : J’ai une grande méfiance à l’égard des réseaux sociaux pour une élection. Les réseaux sociaux attisent de la haine politique. De plus, on observe essentiellement des avis qui se ressemblent, du fait que l’on s’abonne aux comptes qui nous ressemblent. Le système de confrontation n’est pas possible sur les réseaux sociaux, ce qui est impensable dans la politique et dans la démocratie.
L’engagement des jeunes est plus ciblé sur telle ou telle cause et moins globalement dans une famille politique.
Alexis Massart
En tant que directeur d’Espol, voyez-vous un changement de génération entre la vôtre et celle des jeunes ? Comment promouvoir l’élection auprès des jeunes ?
A.M : Il y a toujours une volonté d’engagement dans la chose publique. Maintenant, l’engagement est plus ciblé sur telle ou telle cause et moins globalement dans une famille politique. Il n’y a donc pas un changement d’ampleur mais un changement de nature. Il y a un réel intérêt des jeunes pour la chose publique.
Quelles sont les catégories de jeunes votant le plus ? Et ceux votant le moins ?
A.M : Plus le niveau d’étude augmente, plus les jeunes iront voter. De plus, la légitimité du vote à savoir « suis-je compétent pour voter ? » augmente au fur et à mesure.
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