Pour ce dernier conseil de Métropole de l’année, le menu s’annonce copieux avec plus de 300 délibérations. Pour commencer, les élus vont étudier le budget primitif 2022, un exercice comptable toujours délicat dans une métropole fragile. Mais les débats devraient rapidement se concentrer sur les transports, compétence première de l’institution.
Une nouvelle voie possible avec le GIP transport
« A l’origine, la Métropole a été créée pour créer un vrai réseau de transports sur le territoire », rappelle sa présidente Martine Vassal lors du lancement du GIP avec le Premier ministre mardi 14 décembre. Si les projets ont du mal à aboutir depuis sa naissance, l’EPCI va pouvoir maintenant s’appuyer sur le fameux milliard de l’Etat. Une annonce bienvenue, deux jours, avant la mise au vote du plan de mobilités (ex-plan de déplacements urbains) en conseil métropolitain qui acte la programmation des projets pour les dix ans à venir.
La Métropole compte sur le train pour relier ses villes
Le développement des transports en commun, sujet hautement sensible, est le cœur du document stratégique présenté aux élus. Les ambitions sont grandes avec l’objectif de « doubler l’usage des transports métropolitains » et de mettre « plus de 90% de la population à 15 minutes d’une station » d’ici 2030. Pour y parvenir, la Métropole compte beaucoup sur le projet de Ligne Nouvelle Provence Côte d’Azur (LNPCA) qui doit permettre de créer un véritable réseau ferroviaire de proximité. « A Marseille, le métro des quartiers nord existe déjà. Il s’agit du train et des nombreuses gares qui ne sont aujourd’hui pas assez desservies. Avec la LNPCA et la nouvelle gare Saint-Charles, la fréquence des trains va augmenter et enfin offrir un moyen rapide de se déplacer aux habitants », explique un conseiller de Martine Vassal.
Transports : la Métropole dans les rails de la Ville de Marseille à la Belle de Mai
Ensuite, la Métropole souhaite réaliser plus de 200 km de transports à haut niveau de service (THNS) dans les dix ans à venir. Par THNS, il faut entendre métro, tramway, les cars ou encore les téléphériques. Un sujet qui concerne en premier lieu Marseille où les tensions sur le sujet avec la Ville sont importantes. Cependant, avec l’intervention de l’Etat, certains points ont bougé. Ainsi, le projet de tramway entre National et le Merlan soutenu par la mairie est désormais inclus dans les plans de la Métropole. « J’avais déjà lancé les pré-études pour la partie jusqu’à la Belle de Mai en 2019 », rappelle Martine Vassal. Cependant, le maire de Marseille veut aller plus loin en poussant le tracé jusqu’à Sainte-Marthe et le quartier du Merlan. « Ce ne sera que comme ça qu’il y’aura un véritable désenclavement des quartiers Nord », argumente Benoît Payan. Et pour lever les réserves émises par le commissaire-enquêteur, suite aux demandes de la mairie, la Métropole fait un pas en ce sens en écrivant dans la délibération : « Le schéma directeur des transports collectifs en site propre devra évaluer à Marseille en priorité, un tramway jusqu’au Merlan et St Jérôme depuis la Belle de Mai ».
Le tramway des collines en option
Le rapport va même plus loin en incluant le projet de « tramway des collines » porté par les écologistes, « un THNS sur la RD4 Nord voire au-delà en direction d’Allauch Plan de Cuques », précise le texte. Malgré ces avancées, les écologistes restent très critiques vis-à-vis de ce plan de mobilités qui « ne reprend pas totalement les demandes de la Ville de Marseille notamment en terme de phasage : accélération de la prolongation du tramway vers le Nord jusqu’au lycée Saint Exupéry puis La Castellane et Saint Antoine et priorisation du tramway de la Belle de Mai par rapport à celui des Catalans », écrivent-ils dans un communiqué.
Mobilité toujours, le conseil métropolitain va également étudier les opérations d’affectations d’investissement pour deux nouveaux pôles d’échanges multimodaux. Le premier à Marseille, à côté du métro Frais Vallon, et le deuxième à Vitrolles intégré à l’opération de requalification du centre-ville de la commune.
Document source : Les rapports du conseil de la Métropole du 16 décembre
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