Très attendue des cinéphiles métropolitains, Cinehorizontes, festival du cinéma espagnol est de retour à Marseille, les 25, 26 et 27 juin au cinéma le Prado. Initialement prévu en novembre, reporté puis annulé en raison de la crise sanitaire, les organisateurs ont dû réduire la voilure et proposent une 19e édition dans une version allégée avec les sept longs-métrages de fiction en compétition officielle. Mais qu’importe la quantité, c’est l’intensité qui compte. Comédie, western, drame social, il y en aura pour tous les goûts ! L’occasion de découvrir la vitalité du cinéma espagnol représentée par de nouveaux venus à l’instar de Belen Funès, Polo Menárguez aux côtés de cinéastes confirmés tels que Icíar Bollaín, Benito Zambrano, Achero Mañas, David Trueba ou encore Fernando Trueba.
Les cinq films primés
Crise sanitaire oblige, le jury composé de Dominique Cabrera (réalisatrice), Juan Carlos Ramirez (professeur de français à Séville), Yves Bergé (professeur agrégé, pianiste et chanteur lyrique) et Albert Oriol (réalisateur) a décerné les prix en janvier dernier par visioconférence.
Les oeuvres primées seront ainsi mises l’honneur le temps d’un long week-end. On y découvrira dès vendredi 25 juin à 15h La hija de un ladron de Belen Funès, prix spécial de la mise en scène, suivi à 20h 30 de El Plan de Polo Menárguez, prix du meilleur acteur attribué ex aequo au trio de comédiens : Antonio de la Torre, Raul Arévalo et Chema Del Barco. Le lendemain à 15h, L’échappée sauvage de Benito Zambrano, prix Belle Jeunesse Science-Po Aix et à 20h La boda de Rosa de Icíar Bollaín, prix de la meilleure actrice, attribué à Candela Peña. Enfin dimanche place « aux frères Trueba » avec A leste lado del mundo de David Trueba, prix du meilleur scénario, suivi à 18h30 de L’oubli que nous serons de Fernando Trueba, prix Horizon d’Or.
Focus sur Fernando Trueba, lauréat de Cinehorizontes
Figure marquante du cinéma de l’Espagne démocratique, Fernando Trueba, réalisateur madrilène, également scénariste et producteur a débuté sa carrière dans les années 80 avec Cousine, je t’aime. Après avoir enchaîné plusieurs comédies sentimentales où il met en scène des stars du cinéma du moment comme Carmen Maura, Marisa Paredes ou encore Penelope Cruz, il obtient l’Oscar du meilleur film étranger pour Belle époque (1994). Cinéaste prolifique, Fernando Trueba a réalisé de nombreux films à succès parmi lesquels La fille de tes rêves (1999), L’artiste et son modèle (2012) et dans un autre registre Calle 54 (2000), un documentaire sur le jazz latinos ou encore Chico et Rita (2011), un film d’animation. L’oubli que nous serons est son vingtième long-métrage. Inspiré de faits réels, l’histoire relate le destin tragique du docteur Héctor Abad Gómez, médecin colombien dévoué à la lutte contre la misère, abattu en pleine rue à Medellin en 1987. Une chronique familiale humaniste, toute en finesse, portée par la formidable interprétation de Javier Cámara (dans les salles de la Métropole le 9 juin).
Nous avons rencontré Fernando Trueba, prix Horizon d’Or, Goya (équivalent des Césars) du Meilleur film hispano-américain en 2020, une semaine après la réouverture des salles de cinéma, à l’occasion de la présentation du film en avant-première au cinéma Les Variétés.
Dans quel état d’esprit êtes-vous à quelques semaines de la sortie de votre film en France ?
Fernando Trueba : Je suis content de voir que les salles de cinéma françaises réouvrent. C’est une joie, parce que c’est le pays qui aime le plus le cinéma. Cela a été très clair tout au long de ma vie, parce que la France a été pour moi la fenêtre à travers laquelle j’ai découvert pas mal de choses : le cinéma, la littérature et la langue française. Je suis heureux de voir aussi que le box-office de ces premiers jours est formidable et que les spectateurs retournent au cinéma.