Cara Mad dans en Auvergne-Rhône-Alpes, Cygo dans le Pays de Loire, Vélo Vallée en Occitanie… En France, au moins trois régions disposent de leur propre cluster vélo. Un cluster désigne la concentration d’entreprises d’un secteur, un écosystème au sein duquel les relations entre chacune de ces entreprises sont facilitées afin de rendre une filière plus forte.
En Provence-Alpes-Côte d’Azur, l’écosystème est bien présent, avec un riche vivier d’entreprises. A l’occasion des 3e rencontres du vélo et des mobilités douces, organisées par Gomet’ mercredi 9 octobre, un embryon de cluster a été présenté par plusieurs entreprises qui en font partie : Elliop, dont le président Pierre de Cérou est à l’origine du cluster, ainsi que Station Bee’s (Marseille), Iweech (Marseille), Damius (Miramas) ou encore Ozo Electric (Eguilles). Elles en appellent désormais au soutien des collectivités publiques, à commencer par la Région Sud, chef de file régional des transports et de l’économie.
[Industrie] Damius (Salon), des tricycles électriques made in France pour « s’évader »
Promouvoir l’écosystème local
« La création d’un cluster permettrait de se sentir moins seul face aux problématiques qu’une entreprise peut rencontrer. Il faut instaurer des réunions régulières » affirme ainsi Damien Gran, fondateur de Damius, qui conçoit des tricycles électriques. « Iweech a reçu des fonds de l’Etat pour réindustrialiser la filière vélo. Mais malgré cette aide, il nous faudra lever les fonds restants pour la création d’une usine. L’existence d’un cluster nous permettrait de regarder si on peut opérer des synergies », abonde Emile Ponson, responsable du développement pour Iweech.
Cluster vélo : l’interview de Damien Gran (Damius)
« Dans le marché du cycle, beaucoup trop importent encore d’Asie.. L’intérêt d’un cluster serait de promouvoir l’économie circulaire en faisant fonctionner l’écosystème local » renchérit Jean-Pascal Plumier, PDG d’Ozo Electrics. L’entreprise, spécialisée dans le refit de vélo et de nautisme de plaisance, est en train de construire un site de 35 000 m² à Eguilles pour fabriquer ses batteries électriques.
Pour l’heure, Cypres (Cycle Promotions Région Sud), le nom de baptême du projet de cluster, n’en est qu’au stade d’embryon : « Nous cherchons toujours la forme juridique que pourrait prendre le cluster. Aujourd’hui, nous ne pouvons pas partir à vingt, il nous faut un noyau consolidé », explique Pierre de Cérou, président d’Elliop.
Le cluster vélo, « pas la seule solution » pour relancer l’économie du vélo, pour Jean-Pierre Serrus
L’élu à la Chambre de commerce et d’industrie Jean-Daniel Beurnier tape du poing sur la table : « Ces dernières années, il ne s’est rien passé en un an alors que nous avons des talents dans la région. Mais aucun écosystème ne s’est monté. Aujourd’hui, un cluster serait un accélérateur formidable mais il faut une volonté politique en face. Sinon, le risque est que les entreprises d’ici aillent sous-traiter dans la région d’à côté. »
« L’économie du vélo, adaptée au territoire, ne se limite pas à la création d’un cluster », tempère Jean-Pierre Serrus, le vice-président aux transports de la Région Sud présent lors du débat d’Aubagne. « La Région met 20 millions d’euros au travers de son contrat de plan Etat-Région pour accompagner le développement d’infrastructures vélo. Il y a de très belles initiatives au niveau local. Il n’y a donc pas lieu de porter une croix en disant que nous sommes en retard ! Mais si les conditions sont réunies pour accompagner le déploiement de ce cluster, nous le ferons », répond le vice-président régional.
Cypres : l’accueil très positif de Jean-Pierre Serrus
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