A la tribune, Jean-Claude Gaudin défend 20 ans d’un bilan qui n’a jamais été autant critiqué. « Je prends les éléments utiles de ces rapports, mais j’en conteste un nombre important d’affirmations disqualifiantes » dit-il, dans une phrase qui résume finalement bien la stratégie de défense adoptée par la majorité LR. Il attaque un « mauvais travail, pas digne de la CRC », qu’il juge « bâclé dans sa phase contradictoire, malgré deux ans de travail ». Il y lit une « critique à tout prix » de son bilan, un plaidoyer à charge, et livre sa réponse « péremptoire » en forme de « version incongrue de l’étrilleur étrillé ». « Où est la déontologie ? Où est la pertinence ? Où est l’équité ? » interroge-t-il, prenant à témoin son auditoire.
« Je n’ai jamais reçu de rapport de la CRC aussi stigmatisant »
« Je n’ai jamais reçu de rapport de la CRC aussi stigmatisant, imparfait, injuste, infondé » tonne le tribun, qui multiplie les qualificatifs pour dire tout le bien qu’il pense du document : « Iniquité », « inexactitudes », « manque d’équité et d’équilibre », « rapport le plus long, le plus volumineux, le plus critique », un « contrôle hors-sol, avec œillères et boules Quies », le vocabulaire est abondant pour contester le fondement des centaines de pages qui accablent la gestion de la Ville, sa gestion de la Ville. Néanmoins, « les bons conseils seront appliqués » modère-t-il, se défendant de ne pas avoir appliqués ceux déjà suggérés lors de précédents rapports d’observation réalisés par la même CRC.
Contre ce qu’il qualifie de « réquisitoire » de la CRC, Jean-Claude Gaudin déroule une stratégie de réponse qui sera celle reprise par tous les membres de sa majorité, jusqu’à Yves Moraine, fidèle parmi les fidèles du maire actuel, qui refermera les débats plus de quatre heures plus tard. Tout d’abord, les attaques se concentrent sur l’exactitude des observations formulées par les magistrats. Le natif de Mazargues dénonce « des chiffres non-démontrés, assénés à l’aveugle comme des coups de matraque ». Comme sur la comptabilisation des dépassements de l’âge légal parmi les personnels de la mairie, que la CRC avait chiffré à plus de 192 cas, avant de ramener ce chiffre à 15 en confessant son erreur.