Depuis l’annonce du couvre-feu dans toutes les communes de la Métropole Aix Marseille Provence, les élus locaux ont émis des avis très partagés, certains défendant le principe de précaution face à la recrudescence du virus, d’autres accusant le gouvernement d’aggraver la crise économique. Le président de l’Union des maires des Bouches-du-Rhône, Georges Cristiani, ne laisse lui pas de place au doute : « Les 90 communes sont toutes victimes de ce décret appliqué sans discernement et sans appréciation des réalités locales de ces villages et villes moyennes. D’autant plus que les chiffres de Marseille et Aix sont les plus bas de toutes les métropoles françaises », s’étonne-t-il.
Des « actes politiques » incompréhensibles sur le plan médical
Le maire de Mimet, sans étiquette partisane, estime que ces nouvelles mesures sont « des actes politiques ; ce ne sont pas des mesures médicales. Car, comment comprendre que des médecins puissent accepter que s’entassent dans des transports en commun des milliers de passagers, à quelques centimètres les uns des autres, alors que des consommateurs qui respectent une distance physique de plus d’un mètre dans les bars, les restaurants, les salles de sport, les salles de spectacle, sont considérés comme potentiellement contaminants ».
Des mesures indifférenciées pour les villes et les villages
Encore une fois, Georges Cristiani défend les petites communes du territoires logées à la même enseigne que Marseille et Aix : « Est-il acceptable d’infliger ces mesures à toutes les communes des métropoles sans distinction ? se demande-t-il. « La lutte contre le virus ne doit pas être pas être diluée dans une idéologie métropolitaine indifférenciée », prévient-il.
Une gestion de crise « anxiogène »
Georges Cristiani dénonce également « les incohérences d’actions, les erreurs d’informations et les mensonges des hautes autorités ». Selon lui, la gestion de la crise sanitaire du gouvernement conduit « à un climat anxiogène puis à la peur (…) Les peurs génèrent parfois du chaos ou dirigent les peuples vers des refuges idéologiques », alerte le président des maires des Bouches-du-Rhône. Aussi, il termine son communiqué en réclamant directement au premier ministre Jean Castex de libérer les habitants de la métropole « du carcan du dispositif inscrit dans votre décret du 16 octobre ».
Daniel Gagnon dépose un référé liberté
De son côté le maire de Cornillon-Confoux, Daniel Gagnon, également vice-président de la Métropole a annoncé mardi 20 octobre qu’il avait déposé un référé liberté auprès du tribunal administratif de Marseille, demandant la suspension de l’arrêté n°195 du 17 octobre 2020 pris par le préfet des Bouches-du-Rhône. « À travers ce référé, nous souhaitons que le préfet redéfinisse le périmètre du couvre-feu en excluant les petites communes où le taux d’incidence du virus est très bas, voire inexistant » déclare M. Gagnon.
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