Après 17 mois à l’arrêt, le secteur des croisières à Marseille peut à nouveau reprendre son activité à compter de ce 30 juin. Symboliquement, le Grand Port Maritime de Marseille Fos, la Chambre de Commerce et d’Industrie Aix-Marseille Provence et le Club de la croisière Provence ont choisi cette date pour présenter leur stratégie de redémarrage, à l’occasion d’une conférence de presse organisée à la Tour La Marseillaise. Une stratégie qui tire des enseignements de la crise du covid-19 et vise une croisière « plus sécurisée, plus verte et plus qualitative ».
Les acteurs du secteur veulent en effet mettre en place un protocole sanitaire renforcé, avec des tests avant, pendant et après la croisière, mais aussi en testant doublement la passagers et le personnel, y compris ceux qui sont vaccinés. La capacité d’accueil des paquebots sera en outre réduite à 70%, explique Jean-François Suhas, président du conseil de développement du Grand port maritime et président du Club de la croisière Provence. Le GPMM et le Club de la croisière travaillent par ailleurs avec l’ARS Paca et le bataillon des marins pompiers pour effectuer des analyses à bord. Ce protocole sanitaire est dicté par la CLIA (Cruise Lines International Association), qui gère l’industrie de la croisière à échelle mondiale et dont l’objectif est de « préserver une bulle sanitaire au sein des paquebots », précise Erminio Eschena, président de CLIA France. Pour mettre à l’épreuve ce protocole strict, deux croisières tests ont d’ailleurs déjà été effectuées à bord du MSC Seaside les 20 et 27 juin dernier. Les résultats se sont avérés concluants selon les parties prenantes impliquées dans cette expérimentation.
« Nous allons continuer à œuvrer pour que Marseille Provence soit un territoire de croisière »
Jean-Luc Chauvin
Pour aider le secteur à se relancer, la CCIAMP entend être un soutien de poids : « La CCI est pleinement attachée à l’industrie touristique, qui représente 7% du PIB. La croisière a un impact positif sur Marseille mais aussi sur toute la Provence, en particulier en avant et en après-saison, ce qui permet de rallonger la saison touristique. C’est pourquoi nous allons continuer à œuvrer pour que Marseille Provence soit un territoire de croisière », affirme Jean-Luc Chauvin, président de la CCIAMP.
Redorer l’image des croisières à Marseille avec des engagements écologiques
C’est le deuxième axe fort de cette stratégie de redémarrage : afin de changer la perception d’une croisière jugée polluante, le GPMM, le Club de la croisière et leurs partenaires s’engagent à réduire l’impact écologique des paquebots. Avec un engagement ambitieux de la part du président du GPMM Hervé Martel : « D’ici 2025, notre objectif est que plus des trois quarts des paquebots aient une escale « propre », soit parce qu’ils sont alimentés grâce au gaz naturel liquéfié (GNL), soit parce qu’ils sont branchés à quai ».
En 2019, le Club de la Croisière avait par ailleurs signé une « Charte bleue » comportant quatre engagements : l’utilisation de diesel marin à 0,1% de teneur en soude, le branchement à quai des navires, la création d’une filière pour produire et fournir du gaz naturel liquéfié local, et la réduction de la vitesse à dix noeuds dans le périmètre du port. Compte tenu de l’arrêt des croisières en 2020, cette charte sera appliquée pour la première fois cette saison.