2014. C’est la date à partir de laquelle l’économie Sociale et Solidaire (ESS) est entrée dans la loi. Avant, l’ESS n’existait pas. Mais pour Denis Philippe, le président de la Chambre régionale de l’économie sociale et solidaire (Cress) de Provence-Alpes-Côte d’Azur, l’État continue à ignorer ce pan de l’économie, créatrice de 10% des emplois en France.
C’est la première fois que l’on voit Denis Philippe sortir de ses gonds. Lors d’un déjeuner presse le 28 septembre, le président de la Cress Provence-Alpes-Côte d’Azur, qu’il décrit comme « la première Cress à avoir développé un modèle économique », se sent lésé par le gouvernement. Il vise, en particulier, le préfet de région Christophe Mirmand et la nouvelle secrétaire d’État chargée de l’Économie sociale et solidaire et de la Vie associative, Marlène Schiappa. Cette dernière s’est déplacée à Marseille le 7 septembre, dans le cadre du 43e congrès de la Mutualité Française, « sans en informer la Cress. » Denis Philippe déplore ainsi : « L’État nous ignore superbement ! Heureusement que la Région a fait le lien avec la secrétaire d’Etat… » Il salue en revanche la reconnaissance de Renaud Muselier, le président de la Région Sud, à l’égard des 17 000 associations et entreprises de l’ESS de la région.
Un nouveau statut pour les Cress
Outre cette indifférence qu’il ne supporte pas, le président appelle l’État à réfléchir à un nouveau statut juridique pour les Cress. « On ne peut plus être une association. Nous pouvons devenir consulaire (au même titre que les Chambres de commerces et d’industries, NDLR) ou il faut inventer un nouveau statut avec l’État », suggère l’élu. Selon le représentant des entreprises de l’ESS, la chambre régionale ne « peut pas faire correctement son travail» car« elle ne peut pas aider les entreprises et les associations à se développer économiquement » par manque de financement de l’État, d’une part, et par impossibilité de fournir des formations aux entreprises d’autre part.
La Cress, qui gère un budget de 1,2 million d’euros, glane 300 000 euros de ses 450 adhérents, 300 000 euros de ses partenariats, et 600 000 euros de subventions de la Région Sud. « On aimerait en percevoir autant de l’État », glisse-t-il, un brin ambitieux au regard de la baisse drastique du budget accordé aux Chambre de commerces et d’industries (CCI) depuis des années.
Pour autant, Denis Philipe ne désespère pas. Il annonce rencontrer – en bonne et due forme – la secrétaire d’État à Paris « en début de semaine prochaine »pour lui décrire ses ambitions. L’élu espère l’accueillir le 3 novembre pour le salon ESS Sud, un événement de la Cress consacré aux achats responsables le 3 novembre.
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