Comme nous l’annoncions hier en exclusivité, le groupe Air France fermera bien ses bases régionales de personnel navigant commercial (PNC). Les fermetures définitives sont prévues pour l’hiver 2021 – 2022, a affirmé Oltion Carkaxhija, directeur général adjoint de la transformation du groupe Air France-KLM lors d’une visio-conférence avec les salariés lundi 8 mars, a-t-on appris d’une source interne qui participait à la réunion.
329 salariés personnel PNC d’Air France, dont 110 à Marseille, sont directement impactés.
Contacté par Gomet’, Air France n’a pas souhaité répondre à nos questions, mais son service presse parle d’éventualité : « Dans le cadre de la restructuration de son réseau domestique, Air France étudie la fermeture des bases province pour ses personnels navigants. Aucune décision n’a été prise à ce jour. En tout état de cause, toute décision de cette nature devrait faire l’objet de discussions et négociations préalables avec les organisations syndicales et l’ensemble des salariés concernés. »
Il n’y a donc pas d’annonce officielle de la part de la direction. Hier, Air France organisait une visioconférence pour dialoguer avec le personnel et l’informer du cap que souhaite prendre l’entreprise, pourtant le sujet n’a pas été abordé spontanément. C’est donc un salarié concerné qui a posé la question. La direction a alors confirmé les fermetures, sans autre explication, selon notre source. Ces changements ne devraient pas avoir d’impact sur les navettes qui continueront de fonctionner au même rythme entre Marseille et Paris, mais les équipes seront basées à Paris.
Un sondage du collectif SOS Bases Province Air France, qui défend le maintien des effectifs en région, affirme que 97% des salariés concernés refusent de s’installer en région parisienne. Pour eux désormais la seule issue, s’ils veulent rester chez eux, va être de « faire les allers-retours pour Paris sachant qu’il n’y aura pas de défraiement. Pour certains, les cadences seront difficiles à suivre et ils vont sans doute être amenés à démissionner » dénonce le collectif.
Bases Air France : vers une robotisation complète ?
Pour les PNC dépendants de ces bases d’Air France, ces fermetures sont « le cheval de Troie » qui cache une volonté de retirer tout le personnel rattaché au groupe (personnel au sol). Selon eux, la stratégie serait alors de passer à une robotisation complète et de faire appel à des prestataires de service pour la gestion des bagages, « comme cela a été fait à Montpellier et Toulon. » Pour Marseille, cela représenterait au total environ 300 personnes (PNC + personnel au sol).
Pourtant, les PNC se basant sur les propositions qui auraient été faites aux pilotes, imaginaient qu’un transfert vers Transavia, la low-cost du groupe, serait envisagé. Lors de la réunion de lundi, la direction n’a ni confirmé ni infirmé cette hypothèse, qui est défendue, malgré les pertes en salaire et ancienneté, par près de 60% des salariés concernés selon le sondage du collectif.
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