La crise du coronavirus a révélé l’importance d’avoir des entreprises et des infrastructures performantes dans le secteur de la santé. En première ligne face à la pandémie, la filière s’est largement mobilisée avec des solutions innovantes mais se retrouve toujours confrontée à des obstacles administratifs, financiers et sociétaux qui freinent leur potentiel de croissance.
Fort de ses 400 adhérents dans la région, le Pôle de compétitivité Eurobiomed se fait le porte-parole du secteur et présente des propositions pour « relancer et consolider » l’écosystème. « Notre filière HealthTech est caractérisée par des entreprises innovantes qui aident à prévenir, traiter, soigner et guérir. Aujourd’hui, plus que jamais, ces entreprises sont une force vive à soutenir si nous voulons conserver sur notre territoire et dans nos régions, des savoir-faire et les solutions nécessaires à améliorer la santé de tous », interpelle la directrice générale d’Eurobiomed, Emilie Royère.
Retrouver la souveraineté technologique et sanitaire
Le plan de bataille du pôle de compétitivité s’articule autour de quatre axes. Premier point : « Rétablir la souveraineté technologique et sanitaire de l’Europe et de la France ». Le pays est aujourd’hui trop dépendant du reste du monde pour la production du matériel et des produits de santé. Eurobiomed réclame une relocalisation des sites de production de matières premières, de principes actifs, d’équipements pour le soin, actuellement fabriqués hors des frontières. Il alerte aussi sur le manque de débouchés et de financement sur les marchés européens avant que « nos entreprises ne soient rachetées par des grands groupes internationaux ». Eurobiomed demande ainsi la redirection de l’épargne vers les fonds d’investissement et l’élargissement des capacités d’investissement de la BPI…
Une recherche fondamentale pour le pays
Deuxième priorité : l’innovation. « La crise que nous traversons illustre l’importance de disposer d’une recherche fondamentale puissantequ’il est également nécessaire de savoir connecter avec les entreprises », poursuit le pôle. Pour favoriser ces travaux, il avance tout d’abord un besoin urgent pour les entreprises de décaler les financements publics de recherche et développement d’un an. Ensuite, les projets collaboratifs publics-privés pourrait être soutenus par des dispositifs financiers dédiés et une meilleure mise à disposition des données de santé disponibles pour le développement de nouveaux outils prédictifs, diagnostics, thérapeutiques ou numériques.
Le développement du chiffre d’affaires des PME est le troisième cheval de bataille d’Eurobiomed. La puissance publique pourrait les aider en privilégiant l’achat des solutions innovantes locales. Le pôle veut jouer un plus grand rôle dans l’accompagnement des petites sociétés vers les grands donneurs d’ordre. Le tissu local, essentiellement composé de TPE, doit aussi se structurer selon lui grâce à « des mesures d’accompagnement au rapprochement d’entreprises afin de favoriser les fusions ».
Fonds d’investissement et accélérateur
Eurobiomed termine sur les spécificités du territoire et propose notamment la création de fonds d’investissements régionaux. Il souhaite aussi faire avancer rapidement son projet d’accélérateur : « déjà bien avancé, il permettrait à notre territoire de se doter d’un accélérateur d’entreprises pour mettre plus rapidement sur le marché les solutions de demain, en s’appuyant sur les entrepreneurs du territoires et au bénéfice de nos territoires et de la création de valeur. Ce projet présente un atout en terme de développement scientifique, technologique et économique ».
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