45% des jeunes ressentent de l’anxiété face aux enjeux climatiques. C’est le chiffre que révèle une étude de l’association Avaaz réalisée sur 10 000 jeunes (16-25 ans) en 2021. Deux organisations non gouvernementales (ONG) basées à Aubagne et Marseille, Le Geres qui défend la solidarité climatique et Eurasia Net qui développe les échanges culturels, éducatifs et artistiques, se sont emparées du sujet.
Ensemble, elles répondent à l’appel à projets « Place aux jeunes » de Coordination-Sud en 2019, financé par l’Agence France Développement (AFD) à hauteur de 6 000 euros. Du mois d’octobre à novembre 2021, les deux structures animent quatre ateliers auprès de 13 jeunes à Marseille pour les mobiliser aux enjeux du climat. Le coordinateur du projet au Geres, Romain Donda, entend « impulser un 5e atelier au regard de la réussite des 4 premiers » et réaffirme sa volonté « d’ouvrir une deuxième promotion en 2022. »
Comment mobiliser les jeunes ?
Le projet #Tugères est né avec l’ambition de « faire émerger une nouvelle vague d’influenceurs marseillais engagés pour la planète » explique Romain Donda à Gomet’. Le Geres et Eurasia Net mobilisent des jeunes, déjà présents sur les réseaux sociaux, qui souhaitent développer leur communauté. Ensuite, ils les forment aux causes et conséquences du réchauffement climatique et les accompagnent à développer un projet engagé et viable.
« Ce n’est pas une injonction à agir, la jeunesse est déjà sur-mobilisée… Nous essayons de leur donner les moyens de le faire ! » assure Romain Donda. Le plan d’actions du projet est donc simple : former les jeunes à partir de bases théoriques mais avant tout les faire pratiquer. « Nous nous assurons que le projet a un plan d’actions, qu’il défend une vraie cause et qu’il répond à des objectifs de développement durable ».
Leur projet doit également ressembler à chacun et servir leurs intimes convictions. Lors du premier atelier, les organisateurs ont animé des portraits croisés pour que chacun puisse se définir aux yeux des autres jeunes et faire émerger la confiance. « Une fois que l’on sait qui ils sont, nous leur demandons de travailler sur une idée à partir de leurs convictions profondes. »
Pour intéresser les jeunes au fil des quatre ateliers, Romain Donda nous partage sa stratégie. « Ça ne marche pas les grands discours. Il ne faut pas leur parler, il faut surtout les écouter, leur apporter un cadre où ils pourront s’exprimer, parler d’eux. Ensuite, nous nous focalisons sur leurs attentes pour y répondre. »
Kelly, 19 ans, concrétise son projet
Tous « passionnés » de sport, musique ou de dessin… les jeunes portent des projets aux messages engagés pour le développement durable. L’un d’eux, celui de Kelly, passionnée de graphisme en parallèle, est une exposition d’oeuvres graphiques et de photographies engagées.Kelly envisage même une collaboration avec la photographe de danse Marie Khane. « J’ai choisi de mettre en place un vernissage avec des oeuvres d’étudiants sur les thèmes de l’égalité des sexes et de la protection de la faune et de la flore. Je voulais mener un projet autour de l’art graphique car on voit peu de choses autour du développement durable.» Reste pour l’étudiante à trouver 2 000 euros pour financer cette opération. Sur le long terme, la jeune femme espère que les visiteurs se questionnent. « Si une petite étudiante arriver à le faire, alors ils peuvent aussi produire quelque chose.»
De son côté, le mobilisateur, Romain Donda est fier de voir émerger des projets de ce type. En revanche, il concède ne pas avoir réussi à toucher des jeunes totalement désengagés, issus des quartiers les plus difficiles de la ville. « C’est ça mon regret. Je m’étais rendu dans les centres sociaux pour recruter. Mais malheureusement, le recrutement de ces jeunes prend plus de temps… 3 à 4 mois ! Pour la prochaine session, je m’y prendrais dès janvier 2022 pour les mobiliser. » confie-t-il.
La première promotion à découvrir dans cette vidéo
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